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A Mayotte, près de 6 000 obligations de quitter le territoire français (OQTF) ont été délivrées depuis le début de l’année, alors que les reconduites à la frontière sont suspendues en raison d’un conflit diplomatique avec les Comores, a déclaré mercredi le sous-préfet chargé de la lutte contre l’immigration clandestine.
Ce poste particulier, occupé par Julien Kerdoncuf, est unique en son genre en France et a été créé sous l’impulsion de la ministre des Outre-mer Annick Girardin, après le mouvement de contestation populaire contre l’immigration clandestine, qui a paralysé l’île. Interrogé lors d’une conférence de presse sur les actions de lutte contre l’immigration clandestine alors que l’Union des Comores refuse depuis deux mois de réadmettre ses ressortissants en situation irrégulière expulsés de Mayotte, Julien Kerdoncuf a confirmé « que les éloignements étaient suspendus » mais a affirmé que « le travail continuait », notamment via la délivrance d’OQTF.
« Le jour où on recroise l’individu, le document administratif a déjà été rédigé, on gagne du temps », a-t-il encore affirmé. En parallèle, en raison de la suspension des reconduites aux frontières vers les Comores, des étrangers ont été relâchés du centre de rétention administrative de Mayotte, a confirmé le préfet de Mayotte Dominique Sorain, ceux-ci ayant atteint le délai maximal de rétention prévu par la loi. Depuis janvier, 4 800 personnes ont été éloignées, a indiqué Julien Kerdoncuf. Si entre « 18 000 et 22 000 personnes » sont reconduites à la frontière chaque année à Mayotte – « la moitié des reconduites qui sont faites en France » comme l’a rappelé le préfet -, le chiffre global de 2018 devrait être « en retrait » en raison de la suspension des éloignements vers les Comores, a précisé Julien Kerdoncuf.
Le nouveau sous-préfet en charge de la lutte contre l’immigration clandestine a confirmé que « le bureau des étrangers n’est ouvert que sur rendez-vous pour les renouvellements et aucune première demande n’est reçue aujourd’hui », sans en préciser les raisons. Cette décision, actée par la ministre des Outre-mer le 17 mars, « pour des raisons d’ordre public », devait durer un mois.
Avec AFP.