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Réuni depuis mardi matin à Papeete, le Polynesian Leaders Group, qui regroupe les dirigeants de huit Etats insulaires de la grande Polynésie, ont signé la déclaration sur l’océan « Te Moana O Hiva »: une feuille de route qui fait le bilan de la COP 21 et prépare l’action des Etats et régions insulaires de la Polynésie pour la COP 22.
A Tahiti depuis le 28 juin et jusqu’au 1er juillet, le Polynesian Leaders Group (PLG) a d’ores et déjà établi, mardi après-midi, le bilan sur les actions menées en faveur des océans, surtout du Pacifique, à la COP 21. Il était également question de préparer la COP 22 qui aura lieu à Marrakech, au Maroc. A l’issue de cette première journée de travail, le PLG a signé, « dans un grand élan de solidarité entre tous les gouvernements« , la déclaration sur l’océan « Te Moana O Hiva », selon celle-ci, patronyme du Pacifique dans les langues polynésiennes. Dans cet acte commun, les dirigeants polynésiens appellent tous les Etats parties à la Convention-cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) d’entre autres, « veiller à tous les écosystèmes, y compris les océans, et à la protection de la biodiversité, reconnues par certaines cultures comme la Terre nourricière, et notant l’importance pour certaines de la notion de « justice climatique », de l’action menée face aux changements climatiques« , le tout de façon efficace. Cette première demande d’une longue série de treize avait déjà été inscrite au « Polynesia Against Climate Threats » (PACT) signée l’an dernier au Marae Taputapuatea, en Polynésie française, et dans l’Accord de Paris.
Autre demande, la sixième, de la déclaration « Te Moana O Hiva »: « reconnaître le bénéfice que les pêcheries internationales tirent de la mise en place d’Aires Marines Gérées dans nos ZEE grâce aux effets dits de « réserve » sur les espèces migratrices« . La suite précise « la protection des stocks présents dans nos eaux doit être encouragée et indemnisée économiquement à la hauteur de ce que pourraient rapporter de potentiels accords de pêche« . Le PLG rappelle alors un article de l’Accord de Paris qui appelle à renforcer la « résilience des systèmes socio-économiques et écologiques » en diversifiant l’économie et en passant à « une gestion durable des ressources naturelles« . Enfin, les douzième et treizième demandes concernent la création d’un « Fonds bleu pour l’Océan« , et suggèrent de rendre « éligibles les Territoires autonomes polynésiens (…) au Fonds vert pour le Climat ». Ce Fonds est normalement réservé aux Etats indépendants ou associés. Ces Territoires autonomes du PLG: la Polynésie française, Tokelau (Nouvelle-Zélande) et les Samoa américaines.
En plus des huit dirigeants polynésiens signataires dont le Président de la Polynésie française Edouard Fritch, étaient également présents: Chrisitan Lechervy, Ambassadeur et secrétaire permanent du Pacifique, Justin Fepuleai, Consul général de la Nouvelle-Zélande et René Bidal, Haut-commissaire de la République en Polynésie française. « Si la déclaration était au centre de la journée (de mardi), d’autres sujets ont aussi été abordés, comme un projet aquacole sur l’atoll de Hao, dans l’archipel des Tuamotu, et une meilleure desserte aérienne entre nos îles« , nous rapporte-t-on. Cette desserte aérienne relierait la Polynésie française à la Nouvelle-Zélande en passant par les autres Etats insulaires de Polynésie, comme ce fut le cas jadis avec la « route du corail ». La suite de ce rendez-vous rendra les dirigeants polynésiens sur l’atoll de Tikehau pour visiter les abris de survie en cas d’événements extrêmes et à Bora Bora pour visiter le système de climatisation par eaux de mer profondes (SWAC), les usines d’osmose inverse et de traitement des eaux usées ainsi que le centre d’enfouissement technique.
Le Polynesian Leaders Group (PLG) a été créé en 2011 à Apia, capitale des îles Samoa. « Groupe régional de dialogue et de coopération« , il rassemble huit Etats et régions insulaires de la Polynésie: les Samoa, Tonga, les îles Cook, Tuvalu, Tokelau, Niue, les Samoa américaines et la Polynésie française.