©François Lo Presti / AFP
Marine Le Pen, présidente du FN, a désavoué ce mercredi sa responsable en Nouvelle-Calédonie, Bianca Hénin, qui avait dit qu’elle n’appelait pas à voter pour le candidat de droite non indépendantiste opposé au second tour à un indépendantiste dans la seconde circonscription, contredisant une consigne de Louis Aliot.
« La position officielle du @FN_officiel en Nouvelle-Calédonie est celle exprimée par communiqué par le vice-président @louis_aliot. MLP », a tweeté Mme Le Pen mercredi midi. A la presse, Bianca Hénin, patronne du FN en Nouvelle-Calédonie, également candidate dans cette circonscription où elle a recueilli 4.378 voix (4,18%), a déclaré mercredi: « Moi, je voterai blanc parce que j’ai une certaine morale à garder devant les électeurs (…) et j’ai dit que Philippe Gomès (UDI) était en train de vendre la Nouvelle-Calédonie ».
La position officielle du @FN_officiel en Nouvelle-Calédonie est celle exprimée par communiqué par le vice-président @louis_aliot. MLP https://t.co/9dGZ6T5sbz
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 14 juin 2017
Elle a précisé qu’elle ne « donnait pas les voix du FN à Philippe Gomès, sauf s’il s’engage à ne voter aucun texte en faveur de l’indépendance pendant toute cette mandature ». Bianca Hénin a en outre reproché au député sortant, qui affrontera dimanche l’indépendantiste Louis Mapou, « d’avoir appelé à voter contre Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle en faveur d’Emmanuel Macron ». Ses déclarations contredisent le communiqué publié lundi à Paris par Louis Aliot, Vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen, qui avait demandé de voter pour Philippe Gomès « face à un candidat indépendantiste ».
La première circonscription en revanche ne suscite aucune controverse. Louis Aliot s’était prononcé pour la candidate LR dissidente, Sonia Backès, qui affrontera Philippe Dunoyer de Calédonie Ensemble (CE). Le leader de ce parti de centre-droit est Philippe Gomès. Le FN local s’est aligné sur cette consigne. Louis Aliot a demandé aux candidats « de s’engager sur l’honneur à ne jamais accepter l’indépendance de la Calédonie Française (sic) et à contribuer pour les échéances à venir à constituer une alliance de toutes les forces politiques favorables à l’unité de la République française ».
Dans moins de 18 mois, au terme des vingt années du processus de décolonisation progressif organisée par l’accord de Nouméa (1998), les Calédoniens se prononceront pour ou contre l’indépendance, lors d’un référendum d’autodétermination programmé en novembre 2018. Candidat LR dissident, Harold Martin, qui a recueilli 15,36% au premier tour, a aussi informé qu’il ne « voterait pas pour Philippe Gomès », estimant qu’il « préférait un indépendantiste qui est clair (…) tandis que Gomès, réélu à l’Assemblée nationale, se précipitera chez Macron ». Philippe Gomès, investi LR/UDI, a qualifié sa position de « trahison contre la France », ajoutant qu’on « ne peut pas privilégier les règlements de compte personnels par rapport à l’intérêt supérieur du pays ».
Avec AFP.