Elad Chakrina (LR), déclaré vainqueur des élections législatives par la préfecture dimanche dans la 1ère circonscription de Mayotte, puis invalidé lundi par la commission électorale au bénéfice de son adversaire Ramlati Ali (PS), va introduire un recours auprès de la Cour constitutionnelle.
Pour sa défense, le candidat évincé s’appuie sur un procès verbal « litigieux » selon lui, transmis à la préfecture par un bureau de vote de la commune de Bandraboua (nord). « Il y a eu un procès verbal litigieux emmené très tard dans la soirée de dimanche de la commune de Bandraboua (…) et ce procès verbal complètement falsifié modifie sensiblement les résultats », a-t-il déclaré à la chaîne Mayotte 1ère.Il assure que ce PV « n’a pas été signé par le président du bureau de vote ni par les assesseurs » et qu’il « n’y a aucune observation sur les modifications qui ont été apportées ». Par conséquent, il est manifeste qu’il n’aurait pas fallu en tenir compte », a-t-il affirmé.
En effet, au lendemain du second tour, la commission de recensement des votes de Mayotte avait modifié lundi les résultats de la 1ère circonscription de l’île après une erreur de comptage, proclamant la victoire de la candidate Ramlati Ali, devenue première femme députée de Mayotte, au détriment de M. Chakrina.
Elad Chakrina affirme également détenir d’autres preuves d’opérations de vote frauduleuses . « Nous avons des procurations qui sont frauduleuses, signées par une même personne plusieurs fois, nous avons également des listes d’émargement qui ne sont pas conformes à la réglementation. Nous avons aussi des bulletins de vote qui sont considérés comme nuls sans en apporter la preuve. (…). « Il y a également plusieurs personnes décédées qui ont voté », a-t-il affirmé. »A Mayotte, ce sont des pratiques courantes, c’est-à-dire que la fraude électorale est telle que tout le monde s’en est accommodé », a-t-il déploré.
Elad Chakrina dispose d’un délai de 10 jours, soit jusqu’au 28 juin pour déposer un recours devant le Conseil Constitutionnel. Le dépôt de la requête déposée n’entraîne pas « la suspension de l’election du député ». Ainsi Ramlati Ali, qui s’apprête à faire ses premiers pas à l’Assemblée Nationale ce 23 juin, pourrait siéger au Palais Bourbon le temps que les juges du Conseil Constitutionnel statue sur le recours.
En cas de recours, le Conseil Constitutionnel peut soit rejeter la requête et confirmer la victoire du vainqueur, soit annuler l’élection et en organiser une nouvelle ou encore d’amender les résultats et désigner un autre candidat vainqueur.
Avec AFP