Avant de voir son élection annulée, la 1ère femme députée de Mayotte siégeait déjà au sein de la majorité ©Martin Bureau / AFP
Alors que la députée sortante, dont l’élection de juin 2017 a été annulée, s’était présentée à cette Législative partielle sans étiquette, La République en Marche a annoncé son soutien à Ramlati Ali, arrivée en tête du 1er tour ce dimanche 18 mars.
« Ramlati Ali arrive nettement en tête confirmant le travail entrepris aux côtés du Gouvernement depuis le mois de juin dernier », indique le parti dans un communiqué. Ramlati Ali a recueilli 36,15% des suffrages exprimés (3 875 voix) lors de ce 1er tour de Législative partielle dans la 1ère circonscription de Mayotte. Son adversaire, Elad Chakrina (LR), a obtenu 32,59% des suffrages exprimés (3 493 voix). Ce dernier avait déposé un recours contre l’élection de Ramlati Ali en juin dernier, qui fut annulée par le Conseil constitutionnel. Par la suite, l’ancienne députée LREM a été mise en examen pour complicité de fraude. « Ce sont des manœuvres d’intimidation », indiquait-elle alors.
« La République en Marche appelle à voter pour Ramlati Ali à l’occasion du second tour afin de permettre à ce territoire de trouver avec l’Etat des solutions d’avenir sur la sécurité, la lutte contre l’immigration clandestine et son développement économique et social », indique encore le parti du Président de la République qui appelle au « rassemblement » face au candidat LR soutenu par Marine Le Pen. Le 1er tour de cette Législative partielle à Mayotte a notamment été marquée par un taux de participation bas : 30,39% soit près de 12 000 votants sur les 39 000 inscrits. « La République En Marche remercie les électeurs qui se sont mobilisés à l’occasion du 1er tour de l’élection législative partielle à Mayotte malgré un contexte social tendu ».
Un vote sous tension
Quelques incidents ont émaillé le scrutin, notamment à Mtsamboro (nord-ouest) où, dans deux bureaux de vote, « deux individus ont pris les urnes et sont partis, avant de revenir avec quelques minutes plus tard », a indiqué le maire Harouna Colo. « D’après les présidents des deux bureaux, rien n’a changé dans les urnes », a précisé l’élu. La préfecture a confirmé que les urnes avaient été brièvement subtilisées mais pas violées. Les voleurs sont en garde à vue. A Acoua (nord-ouest), les neuf bureaux de vote avaient été bloqués à l’ouverture, parfois fermés avec de la glu, selon la mairie, qui a dépêché les services municipaux pour les dégager. A Longoni (nord), un journaliste de Mayotte la1ere a indiqué sur Twitter qu’il était « impossible d’atteindre le village ». De nouveaux barrages ont été érigés à l’aide de troncs d’arbres coupés.
Dans les 176 bureaux de vote, parfois difficiles d’accès à cause des barrages, l’affluence a été relativement faible. Mais, quoique gréviste, Toilianti Soihili, 26 ans, est venue car « on a le droit de vote, c’est un acte important ». « Comme l’élection a été maintenue, on n’a pas le choix, il faut voter », dit une autre électrice. « Mais vu le contexte, on n’a pas trop le sentiment de faire quelque chose pour l’avenir. C’est juste un devoir, on n’attend rien de particulier », ajoute cette mère de famille. Son frère, qui habite en dehors de la ville, « voulait aller voter, mais c’est trop dangereux, il n’a pas pu passer ». La plupart des élus et les organisateurs du mouvement avaient demandé le report du scrutin mais le préfet de Mayotte leur a opposé une fin de non-recevoir, assurant que l’État prendrait « toutes les dispositions pour assurer le bon déroulement du scrutin ».
Sans lien avec les résultats de ce 1er tour de l’élection législative partielle, les organisateurs du mouvement de contestation populaire ont annoncé le durcissement du mouvement à partir de ce lundi, avec « un renforcement des barrages ». Le 2nd tour de la Législative partielle, match retour entre Ramlati Ali et Elad Chakrina, aura lieu dimanche 25 mars.