Unique agence d’analyse territoriale dans l’Océan Indien, l’AGORAH a pour vocation d’observer, d’analyser et d’expertiser le territoire de La Réunion, à travers ses 11 Observatoires, allant du Foncier économique aux risques naturels. Chaque année, l’AGORAH rend compte des travaux de ses Observatoires et présente, ce jeudi 31 août, le Bilan 2016 des Observatoires : un document qui permet « aux décideurs politiques de prendre des décisions cohérentes pour le développement de La Réunion ».
Avec pas moins de 11 Observatoires, l’AGORAH permet chaque année de dresser un bilan et des perspectives pour le développement de La Réunion. Ces Observatoires sont répartis selon plusieurs thématiques : l’Observatoire du Foncier économique, l’Observatoire Réunionnais des Equipements, la Base permanente des POS/PLU (plan d’occupation des sols et plan local d’urbanisme), l’Observatoire des mobilités durables et de l’intermodalité, l’Observatoire Réunionnais de l’Habitat Indigne, l’Observatoire des Loyers privés de La Réunion, l’Observatoire des Transactions immobilières et foncières, l’Observatoire des risques naturels, l’Observatoire des Déchets, la Plateforme PEIGEO (Echange de l’information géographique) et enfin, le Groupe Étalement urbain.
Ce jeudi 31 août, l’AGORAH présente donc le Bilan 2016 des Observatoires. Et parmi les nombreux enseignements qu’apporte le document, on apprend par exemple que l’enveloppe urbaine de La Réunion a progressé de 125 hectares entre 2015 et 2016 et de 8 318 hectares de 1997 à 2016. L’enveloppe urbaine réunionnaise représente aujourd’hui 29 919 hectares. Pour précision, la superficie totale de La Réunion s’élève à 251 200 hectares (2 512 km²). Au volet du Foncier économique, l’AGORAH a identifié 116 zones économiques en 2016, sur une surface de 1 470 hectares, réparties en 88 zones de productions (ZAE), 14 zones commerciales et 14 zones de fait. Ces Zones d’activités économiques ont progressé de 208 hectares entre 2014 et 2016.
27 242 réunionnais habitent en zone d’aléas fort ou moyen
Du côté de l’Observatoire des Risques naturels, celui-ci a recensé sept aléas majeurs à La Réunion en 2016 : inondations, mouvement de terrain, cyclones, éruptions volcaniques, houles, feux de forêts ou encore, séismes. Sur une population de 843 617 habitants, 27 242 réunionnais habitent en zone d’aléas fort ou moyen et sur 25 communes, 24 sont couvertes par un plan de prévention des risques. Sur le plan des déchets, l’AGORAH a recensé 607kg de déchets ménagers et assimilés par habitant et par an à La Réunion en 2016 : 276 kg/hab/an d’ordures ménagères résiduelles ; 34 kg/an/hab d’emballages ménagers recyclables ; 145 kg/an/hab de déchets verts et 12kg/an/hab de verres.
Des travaux transverses entre les Observatoires
Parmi les autres travaux de regroupement et d’analyse des données, l’AGORAH a produit un « zoom sur le vieillissement de la population à La Réunion » et un « croisement entre l’habitat indigne et les zones soumises à des risques naturels », résultants de travaux transverses entre les Observatoires. Ainsi, « la démographie de La Réunion se caractérise par une population jeune », indique l’AGORAH. « La tranche d’âge 0-19 représente 32 % des habitants, et les 20-39 en constituent 26 %. Par projection, la part des personnes âgées de 60 ans et plus passera de 14 % en 2013 à 26 % en 2040 », selon les estimations. « Avec le taux d’accroissement naturel, cela représente un volume qui aura plus que doublée d’ici cette date. De par un taux de natalité atténué ainsi que la prolongation de la durée de vie, la pyramide des âges s’en verra modifiée ». « Ce phénomène doit faire partie intégrante de la sensibilisation publique et du débat politique actuel », souligne l’AGORAH.
Concernant l’habitat indigne et les risques naturels, « ce croisement de données a pour objectif d’identifier au sein des zones impactées par un ou plusieurs risques naturels les populations les plus exposées, pouvant justifier la démolition de leur logement et l’indemnisation des occupants », explique l’AGORAH. « Il en ressort notamment que l’habitat indigne est d’avantage présent dans les zones à risques signe de fragilité et de précarité de ces installations associées souvent à d’autres critères d’indignité ». Rencontrée à Paris ce lundi 29 août, la Présidente de l’AGORAH, Fabienne Couapel-Sauret, a expliqué à Outremers360 les missions de l’AGORAH et l’intérêt de ses bilans pour le développement de l’île de La Réunion. Institution unique en Outre-mer, l’AGORAH fêtera notamment ses 25 ans d’existence en décembre 2017.