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La Cité des Dirigeants, Société Coopérative d’intérêt collectif (SCIC), « a porté la voix des intercommunalités réunionnaise s au Ministère de Nicolas Hulot ». L’objectif de cette rencontre était de « faire valoir une tarification spécifique aux collectivités territoriales réunionnaises pour la filière des emballages ménagers ». Discussion avec Christophe Di Donato, Président de la Cité des Dirigeants.
Que faisait la Cité des Dirigeants la semaine dernière à Paris ?
La Cité des Dirigeants, fondée avec la CINOR et dont la CIVIS est actionnaire, vient de rencontrer à Paris, Michèle Pappalardo, Directrice de cabinet de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire. Effectivement, il y a urgence à représenter La Réunion dans les plus hautes instances afin que nous puissions adapter la législation aux spécificités territoriales, notamment ici en terme de valorisation des déchets : voilà la position ce que nous sommes allés défendre à Paris.
Quels sont les arguments que vous avez défendus ?
Depuis novembre 2016, les sociétés Adelphe et CITEO, sont mandatées pour proposer des contrats régissant la filière emballage aux intercommunalités sur le tout le territoire national. Or, il se trouve que les conditions proposées sont inadaptées pour ne pas dire peu avantageuses aux spécificités ultra-marines, notamment à La Réunion. Tous les territoires d’Outre-mer se sont donc alliés pour refuser ces conditions et solliciter ensemble un réajustement local, La Réunion ayant décidé d’adhérer à cette dynamique collégiale tout en créant son propre collectif accompagné par la Cité des Dirigeants.
Concrètement qu’est-ce que cela signifie ?
Tout d’abord, il est indispensable d’ajuster spécifiquement le « barème F » aux particularités des Outre-Mer. Ce barème comporterait à la fois une aide au démarrage, une bonification d’aide à la performance spécifique mais également une garantie de reprise identique à la métropole concernant les tarifs de rachat des déchets.
Par ailleurs, si la proposition actuelle est inadaptée aux collectivités ultra-marines, elle l’est encore davantage concernant l’Ile de La Réunion. En effet, les coûts de transports de ce gisement que sont les emballages de déchets recyclés sont notablement plus faibles depuis La Réunion vers les pays importateurs que sont l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud où ils sont valorisés.
Comment vos revendications ont-elles été reçues par le Ministère ?
J’ai bénéficié d’une oreille attentive et soucieuse de la démarche de notre SCIC et je me félicite de la teneur de cette rencontre. Au sein de la Cité des Dirigeants, nous allons poursuivre nos actions en faveur d’une économie verte, favorisant le traitement efficace et responsable des déchets. Plus précisément nous avons proposé à CITEO de co-construire ensemble le cahier des charges de valorisation des déchets; de réfléchir et mettre en œuvre un plan d’actions concret répondant aux attentes du collectif réunionnais. Il parait notamment indispensable de se poser la question d’une économie circulaire qui valoriserait ce gisement localement par exemple avec des micro-usines.