La CPME Réunion veut exporter ses initiatives à Saint-Pierre et Miquelon

La CPME Réunion veut exporter ses initiatives à Saint-Pierre et Miquelon

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Ce mercredi 6 février, la Déléguée générale de la CPME Réunion, Santhi Véloupoulé, s’est rendue à Saint-Pierre et Miquelon avec les ministres des Outre-mer et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Annick Girardin et Frédérique Vidal. Le but ? « Partager les démarches de développement économique mises en œuvre à La Réunion pour une éventuelle duplication sur le territoire d’origine de la ministre Annick Girardin ». 

« Ce déplacement est l’illustration forte de ce que peut être la France océanique. Les échanges de bonnes pratiques, la capacité des territoires à venir implémenter des projets réussis chez leurs confrères, avancer ensemble sur des sujets communs comme la question du marketing territorial des outre-mer, fédère et construit progressivement une identité océanique », explique la Déléguée générale de la CPME Réunion. « Cela peut être une véritable pépite pour chaque bassin au niveau économique et social d’une part et pour le rayonnement de la France sur l’échiquier mondial d’autre part », poursuit-elle. Ainsi, la CPME Réunion a présenté au territoire de Saint-Pierre et Miquelon deux « initiatives économiques » mises en œuvre à La Réunion par la confédération : la Stratégie bon achat (SBA) et l’étude RÉELLE.

La démarche SBA « a pour vocation de conventionner, entre les maîtres d’ouvrages publics et les acteurs économiques, une pratique de démocratie économique qui permet de multiplier les bénéfices et la maximisation des retombées locales », expliquait Dominique Vienne, président de la CPME Réunion, dans nos colonnes. En d’autres termes, il s’agit de favoriser les acteurs économiques locaux dans les appels d’offres et de marchés publics. « La commande publique étant un levier fort sur Saint-Pierre et Miquelon, la nécessité de la piloter et d’apporter une méthodologie peut être un partage riche », assure Santhi Véloupoulé. « Le projet d’aménagement du Port de Saint-Pierre pourrait être le projet qui éprouvera la SBA pour la première fois ».

Présentée en octobre 2017 à La Réunion, l’étude RÉELLE a pour but de démontrer « la capacité de tous les territoires à développer les économies locales ». « L’intérêt de RÉELLE est de faire naitre des filières porteuses de potentiels économiques sur le territoire de Saint-Pierre et Miquelon », explique encore Santhi Véloupoulé. « L’idée de mieux connaitre le métabolisme économique de son territoire a été bien accueillie. Il y a des filières qui existent et d’autres, comme sur notre territoire réunionnais, qui ne sont pas encore structurées ». « Il y a une nécessité de trouver des voies de dialogue entre les acteurs du territoire, mais aussi d’un territoire à un autre », a reconnu de son côté la ministre des Outre-mer. « La commande publique ne doit pas cliver, elle doit s’organiser pour faire grandir l’écosystème économique et générer de l’activité ».

Depuis la présentation de son étude RÉELLE à La Réunion, la CPME de l’île a multiplié les échanges avec d’autres territoires ultramarins et hexagonaux pour « exporter » ses initiatives. L’association SBA Breizh (Bretagne) s’était notamment rendue sur l’île en avril 2018 pour « prendre nos bonnes pratiques ». Une convention entre les associations SBA Réunion et Breizh avait notamment été signée. En mars 2018, le Président de la CPME Réunion et sa Déléguée générale avaient rencontré à Paris le député de Guadeloupe Olivier Serva. Également président de la Délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale, celui-ci avait « montré un intérêt particulier à cette démarche, notamment au titre de ses fonctions de Conseiller régional à l’Économie, qu’il souhaite mettre en place en Guadeloupe ». « J’espère que ce type de pratiques de partage d’expérience va perdurer : on est au cœur de la construction d’une identité de la France océanique », plaide Santhi Véloupoulé.