INTERVIEW. Nouvelle-Calédonie : Réélue à Nouméa, Sonia Lagarde persiste et signe

INTERVIEW. Nouvelle-Calédonie : Réélue à Nouméa, Sonia Lagarde persiste et signe

Elle vient d’être réélue pour un 2e mandat à la mairie de Nouméa. Solide comme « un bois de gaïac », comme elle aime à se décrire, Sonia Lagarde entend poursuivre son programme d’amélioration de la qualité de vie dans la capitale. Zoom sur son parcours politique et ses projets pour cette nouvelle mandature, avec interview réalisée par Béryl Ziegler et notre partenaire Actu.nc. 

Béryl Ziegler : Vous avez été réélue le 15 mars dernier. Vous attendiez-vous à ce résultat ?

Sonia Lagarde : Je m’étais mis dans la tête qu’on allait gagner, car je voyais autour de moi des réactions positives sur l’évolution de la ville, mais je pensais plutôt l’emporter au 2e tour, et pas au 1er comme cela a été le cas. Comme j’ai toujours les deux pieds sur terre, je laisse peu de place au fantasme et au rêve.

Vous avez été élue triomphalement avec 64 % des voix, mais par 32 % des Nouméens seulement. Ce taux d’abstention entache-t-il votre résultat ?

Un certain nombre de détracteurs disent qu’il n’y a rien de glorieux à mon score, car il y a eu beaucoup d’abstention. Mais cette abstention est valable pour tout le monde, non ? Le résultat est là et il est flagrant. Et je savoure cette victoire encore plus que la précédente.

Pourquoi donc ?

En 2014, la victoire n’avait pas été à son apogée même si on avait gagné. Beaucoup de personnes n’avaient pas voté pour moi parce que j’étais avec Philippe Gomès. Nous avions perdu beaucoup de voix à cause de cela. Or, cette nouvelle élection, malgré l’abstention, prouve bien que j’ai tracé mon chemin toute seule, en particulier dans cette mairie, contrairement à ce que Philippe Gomès a pu laisser entendre par le passé.

A moins que le soutien de l’Avenir en confiance ait joué en votre faveur…

Bien sûr, des membres de l’Avenir en confiance m’ont fait confiance. Lors de la campagne des provinciales, je n’ai pas hésité une seconde à leur donner un coup de main et à faire savoir que je voterais pour cette liste, car j’estimais qu’il était temps de changer. La politique menée pendant cinq ans à la province et au gouvernement n’était pas bonne. Les Calédoniens sont suffisamment intelligents pour avoir compris qu’il fallait tourner la page de cette politique-là. Moi je l’ai tournée et je ne suis pas la seule.

Sonia Lagarde et son conseil municipal, le 27 mai ©Nouméa.nc

Sonia Lagarde et son conseil municipal, le 27 mai ©Nouméa.nc

Revenons sur votre parcours politique récent. Comment expliquer le revirement qui vous a justement conduite de Calédonie ensemble à l’Avenir en confiance ?

Je n’ai pas quitté Calédonie ensemble pour aller à l’Avenir en confiance. Il s’est écoulé bien des années entre les deux. Alors que j’étais à l’assemblée nationale, les choses n’allaient déjà plus très bien entre le président autoproclamé de Calédonie ensemble et moi, et je me suis éloignée de plus en plus de Calédonie ensemble, cela remonte aux années 2013. Nous avions des divergences de points de vue, et en plus « je ne suis pas une potiche », je le dis aussi fermement que cela. D’autant que je suis une femme et je sais que c’est extrêmement compliqué pour les femmes de tracer leur chemin en politique.

Depuis 2013, vous n’affichiez d’ailleurs plus d’étiquette politique locale…

Non et d’ailleurs je ne suis pas encartée aujourd’hui non plus dans un parti politique local. Je suis totalement libre de mes actes, je ne suis pas tenue par un parti local. J’ai toujours considéré qu’ici, en particulier dans cette mairie, et c’est d’ailleurs ainsi que je l’ai vendu dans ces élections municipales, ici on fait la politique de la Ville, et pas de la politique policitienne, car cette politique politicienne nous a d’ailleurs rattrapés lors de la dernière mandature et on voit ce que cela a donné. Je fais référence à cette cassure qu’il y a eu au sein du conseil municipal où, à un moment donné, on a eu envie de dégommer le maire en place. Les tentatives ont été nombreuses, mais je n’ai pas plié. Je suis comme le bois de gaïac.

Je suis totalement libre de mes actes, je ne suis pas tenue par un parti local

Dans cette nouvelle mandature, vous aurez encore moins d’opposition que dans la précédente : 7 opposants sur 53 conseillers municipaux contre 13 précédemment. Ne craignez-vous pas de vous ennuyer, vous qui êtes une femme de combat ?

Je ne sais pas si on peut dire cela, car certaines oppositions sont constructives, quand d’autres le sont moins. C’est l’avenir qui nous dira si cette opposition est extrêmement féroce ou pas. En tout cas, elle n’est pas en quantité suffisante pour pouvoir véritablement s’opposer à tout. J’ai essayé d’avoir un discours consensuel vis-à-vis de cette opposition. Je leur ai dit que je saurais les écouter et je le ferai, à partir du moment où l’opposition a des projets compatibles avec nos exercices budgétaires. Dans cette ville fortement plurielle, je crois que l’on doit tracer le chemin de la paix. C’est une conviction forte. Nouméa est une ville extrêmement colorée et métissée et si le maire de la capitale peut jouer un rôle d’apaisement et tracer le chemin de la paix et de la concorde avec l’aide de son conseil municipal, je veux bien y travailler.

Ce sera votre fil rouge, votre ligne de conduite pour cette nouvelle mandature ?

Oui, mais cela n’a rien de nouveau. Je reste une optimiste. On doit composer au mieux. On a tout ce qu’il faut pour être heureux ici, cela peut fonctionner ici. Je ne désespère jamais de rien. Donc cela fait partie des convictions que j’ai que certains trouveront peut-être utopistes, mais pas forcément. Je pense que, par le travail en commun au sein du conseil municipal, en écoutant les uns et les autres, on peut améliorer encore la qualité de vie et faire en sorte que, quels que soient les quartiers, chacun y trouve son compte et chacun soit heureux. Plus les gens seront heureux et auront une qualité de vie dans cette ville, moins nous aurons de problèmes.

En 6 ans, les Nouméens estiment que vous avez bien amélioré la qualité de vie. En revanche, il y a deux sujets dont vous vous êtes moins saisis, dont l’insécurité qui faisait partie de votre programme de 2014. Globalement, la délinquance ne recule pas…

La sécurité, c’est l’affaire de tous. Des moyens considérables ont été placés dans la police municipale. Aujourd’hui, c’est une police extrêmement active sur le terrain. Les policiers municipaux ont été dotés de tous les outils indispensables pour être encore plus performants, de l’achat de véhicules à la création d’une brigade canine, en passant par l’investissement dans des armes de défense de 4e catégorie (que j’ai eu la chance en tant que députée, non sans difficulté, de faire passer à l’assemblée nationale). Mais la seule police municipale, et plus particulièrement dans un contexte budgétaire restreint, ne peut pas tout faire.

Sonia Lagarde et le Premier ministre, accompagné des ministres des Outre-mer et de la Justice, lors d'un déplacement officiel en Nouvelle-Calédonie ©Matignon

Sonia Lagarde et le Premier ministre, accompagné des ministres des Outre-mer et de la Justice, lors d’un déplacement officiel en Nouvelle-Calédonie ©Matignon

La sécurité, c’est l’affaire de tous : celle de l’Etat en priorité qui dispose de sa police nationale, celle de la justice aussi, et celle de la police municipale qui doit travailler conjointement avec la police nationale, même si les compétences ne sont pas les mêmes. C’est aussi une affaire de parentalité et une affaire de prévention. En 2014, on avait 9 éducateurs de rue, nous en avons 14 aujourd’hui. On a créé 5 postes. Mais on ne peut pas tous les ans en rajouter. Or, nous exerçons une compétence qui n’est pas la nôtre, puisque c’est celle du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Les compétences sont très étendues et il y a des chevauchements. C’est pour cela que je dis que la sécurité est l’affaire de tous, aussi bien en termes de prévention que de répression.

Vous renvoyez donc la balle aux autres institutions et plus particulièrement à l’État…

Je ne renvoie pas systématiquement la balle vers l’État. L’État est le garant de l’ordre public, mais l’État doit travailler conjointement. Et c’est ce que nous arrivons à faire avec la police nationale et la police municipale. Mais si on parle de prévention, il faut mettre les acteurs autour de la table et c’est ce que je souhaite. C’est à la fois sur un volet social qui est celui de la province, un volet formation qui dépend de la Nouvelle-Calédonie tout comme le volet prévention. Si on restait dans nos compétences, on ne devrait pas avoir d’éducateurs de rue. Un volet m’obsède : celui de la formation. Ce n’est pas parce qu’un jeune a fait des bêtises, qu’il est passé par le Camp Est et qu’il a un bracelet au pied, qu’il doit être rejeté de tout plan de formation. Si certains cas ne pourront jamais être rattrapés -il ne faut pas se voiler la face- en revanche d’autres peuvent l’être.

La sécurité, c’est l’affaire de tous : celle de l’État en priorité qui dispose de sa police nationale, celle de la justice aussi, et celle de la police municipale qui doit travailler conjointement avec la police nationale, même si les compétences ne sont pas les mêmes. C’est aussi une affaire de parentalité et une affaire de prévention.

Si on peut en rattraper 3 sur 10, c’est déjà bien. On doit réussir à former ces enfants et les intéresser à quelque chose. L’association ACTIVE qui nous coûte très cher nous permet de les amener sur le chemin de la reconversion. Des programmes conjoints devraient être menés avec le gouvernement pour avoir des éducateurs en vue d’approcher ces jeunes. La province Sud vient de prendre des dispositions que je salue car elle a eu le mérite d’avancer sur le sujet difficile que sont les mineurs en rupture. Je veux bien mettre la main au porte-monnaie, encore faut-il que tout le monde joue le jeu.

Etes-vous en phase avec l’idée de couvre-feu pour les mineurs, instaurée par la province Sud ?

On doit surtout faire un gros travail sur les parents. Il n’est pas normal à qu’à 11 heures du soir, des mineurs traînent avec des plus âgés. On sait ce que cela donne. A cela s’ajoutent d’autres problématiques comme la sur-cohabitation dans les logements sociaux. Quand il y a plusieurs adultes dans un appartement, il n’y a plus de place pour les enfants. Dehors, c’est la rue et on voit ce que cela donne. Le travail est long et difficile, mais à un moment, il faut qu’on réussisse à avoir une réflexion collective et intelligente sur ces compétences partagées.

D’après les chiffres du recensement, Nouméa a perdu 6 % de sa population ces 5 dernières années. Cela vous inquiète-t-il ? Et cela vous questionne-t-il sur l’attractivité de la ville ?

Je l’ai déjà dit pendant ma campagne, d’ailleurs cela n’a pas véritablement fait plaisir au directeur de l’ISEE. Je reconnais que des personnes sont allées habiter à l’extérieur de Nouméa dans les communes périphériques où les terrains sont moins chers, mais il y a quelque chose en mairie qu’on n’arrive pas à expliquer. Sur la période, on a enregistré quelque 1 500 ouvertures de compteurs d’eau et d’électricité en plus par rapport à d’habitude. Il y a aussi des gens qui n’ont pas été recensés. Donc point d’interrogation.

Dans le même registre, le centre-ville se désertifie. 300 à 400 commerces ont fermé leurs portes face à la crise économique. Comment comptez-vous redynamiser le centre-ville ?

Je dis toujours que c’est une question de moyens. C’est aussi la loi du commerce. Le produit ne correspond peut-être pas toujours au chaland. Des commerces ouvrent et ferment, cela a toujours été ainsi et ce n’est pas spécifique à cette ville. En revanche, la crise économique est là et nous la prenons de plein fouet, encore plus depuis le Covid-19, même si la crise était là avant. A la mairie, nous faisons tout pour redynamiser le centre-ville, on s’est attaqué à la réfection de tous les trottoirs. Là encore, c’est un peu l’affaire de tous. Dynamiser la ville, oui, mais on pourrait aussi parler de dynamisation du commerce lui-même…

Etes-vous favorable au projet de changement d’heure ?

Je n’y vois pas d’inconvénient majeur. Cela dérange beaucoup de Calédoniens, mais quand on va en Europe et en France, et que le jour se prolonge tard dans la soirée, cela permet de flâner davantage. En plein été ici, le soleil se couche à 19 h au maximum. Si on peut grappiller une heure le soir, je n’y suis pas opposée…

La résorption des squats d’ici 25 ou 30 ans est l’un des objectifs affichés par l’Avenir en confiance. Etes-vous sur la même longueur d’onde ?

Oui, car j’ai commencé à faire des réunions sur le sujet en 2014 lorsque je suis arrivée à la mairie. C’est le premier dossier que j’aie traité car j’avais dénoncé cela dans une campagne. J’ai demandé aux principaux propriétaires terriens de Nouville de prendre des mesures. Car il faut savoir que le plus gros propriétaire terrien qui a le plus de squats à Nouville, c’est la Nouvelle-Calédonie, puis la province Sud. Pour notre part à la mairie, nous avons le seul terrain à Nouville qui n’est pas squatté et qui est sécurisé, cette grande colline juste derrière l’université. Il y a de quoi développer des hectares à Nouville.

City of Noumea (97 000 inhabitants in 2009), capital city of New Caledonia

Mais une question se pose alors : comment développer une ville harmonieusement et d’ailleurs qu’est-ce qu’une ville ? Que fait-on sur nos propres terrains ? Et quelle vocation pour cette zone ? Une zone à vocation de santé, étudiante ? Nouville, c’est une zone fourre-tout. Dès qu’il y avait un projet, la Nouvelle-Calédonie le mettait là-bas. J’ai fait une réunion en 2014 avec Thierry Cornaille. Lors de la 2e réunion, il a été demandé de faire une étude sur les squats. Une fois cette étude faite, plus personne n’est venu à la 3e réunion… Moyennant quoi 6 ans se sont écoulés, avec l’effet exponentiel auquel on assiste.

Il y a aussi eu des projets abandonnés comme celui de l’éco-quartier de Sakamoto…

Il n’a pas été abandonné, mais revu et corrigé. Aujourd’hui, sachant que les terrains sont rares et chers, nous sommes en train de travailler sur Sakamoto, de façon à parcelliser et rendre possible l’accession à la propriété. Car je ne veux pas damer cette parcelle de logements sociaux. Je suis exaspérée de voir que les 30-40 ans sont obligés d’aller à Païta pour acheter un morceau de terre. Il faut sédentariser cette jeunesse sur la commune. On a un champ d’action avec Sakamoto.

Quel regard portez-vous sur la prise de pouvoir des coutumiers pendant la crise Covid-19 ? 

Que le conseil coutumier soit consulté sur un certain nombre de choses, cela a été voulu ainsi par nos prédécesseurs, et il apparaît normal de les associer à la réflexion, mais que les coutumiers viennent interférer sur des affaires relevant de la politique, je n’ai vu cela dans aucun texte. Il y a un gouvernement souverain et collégial, et il lui appartient de prendre les décisions.

Quels projets phares allez-vous porter ces 6 prochaines années ?

Celui qui est vraiment prioritaire, c’est l’arroyo de l’Anse Vata. C’est un gros chantier où il va falloir rétablir le trait de côte à l’Anse Vata. Nous avons fait faire toutes les études en mairie, ainsi que des expertises et contre-expertises. Nous savons ce qu’il faut faire aujourd’hui et cela nous amène à chiffrer ce dossier qui va coûter cher. Si on ne le fait pas, il n’y aura plus de route en 2050 car la mer gagne du terrain. L’érosion est importante entre l’arroyo et le Hilton. C’est le projet phare de la mandature et c’est un vaste projet.

Un autre projet phare au programme ?

Il s’agit aussi de terminer les pistes cyclables qui donneront la possibilité de faire du vélo pour les habitants du Sud jusqu’aux boucles de Tina voire Tina. Des ramifications sont également prévues pour les quartiers du 5e, 6e et 7ekilomètres. Ainsi, les habitants des quartiers Nord-Est pourront venir jusqu’au parc urbain voire sur les baies en vélo. Les travaux vont commencer sur le rond-point de Green Valley jusqu’aux boucles de Tina qui sont des terrains appartenant à la mairie. La province Sud s’est pour sa part engagée sur les tronçons du 6e et 7e kilomètres jusqu’aux boucles de Tina, ainsi que sur le tronçon entre la plage de Magenta et le rond-point Sodauto.

Mon objectif chaque jour est de continuer à améliorer la qualité de vie des Nouméens, quel que soit leur quartier

Enfin, il s’agit aussi de terminer les trottoirs, et notamment attaquer ce gros morceau sur la route de l’Anse Vata où il n’y en a quasiment pas. L’objectif est également de terminer la route du Port Despointes. La 2e phase commence en juin, la 3e suivra. On avait 3 ans pour le faire. Au-delà d’une requalification de rue et de la pose de trottoirs, c’est aussi de l’assainissement. Ainsi, tous les riverains du faubourg Blanchot pourront se raccorder au réseau principal sous la route, de façon à ce que les eaux usées puissent être traitées par la station d’épuration de Sainte-Marie.

Avez-vous d’autres projets d’aménagement tels que le centre nautique de Magenta ou le parc urbain de Sainte-Marie ?

J’ai quelques idées, mais je ne vais pas les dévoiler tout de suite…

Quid du projet d’entrée de ville lancé lors de votre précédente mandature : allez-vous pouvoir le mener à bien compte tenu des contraintes financières ?

J’ai rendez-vous cette semaine avec les autres institutions pour l’évoquer. Le projet d’Aziza Chaouni (l’architecte du projet, ndlr) comportait un passage à travers le CHT qui semble aujourd’hui compromis. Il va sans doute falloir tourner autour, puisque la Nouvelle-Calédonie est en train de replacer une partie de ses services à cet endroit pour faire des économies de loyer, ce que je peux comprendre. Nous allons donc devoir revoir le projet à la baisse, mais continuer à améliorer cette entrée de ville reste d’actualité. D’autant que concernant le réseau routier, il y a cette complexité à gérer à l’entrée de ville, avec des bouts de route qui appartiennent au gouvernement, à la province et à la commune. Il va falloir se parler et travailler intelligemment, sinon on n’aboutira à rien. C’est sans doute un bel exemple de collégialité.

Un dernier message à adresser aux Nouméens ?

J’ai beaucoup travaillé ces 6 dernières années, et je n’entends pas baisser les bras. Mon objectif chaque jour est de continuer à améliorer la qualité de vie des Nouméens, quel que soit leur quartier. Je veux encore faire progresser cette ville et qu’elle soit encore plus agréable pour chacun d’entre eux.

Propos recueillis par Béryl Ziegler