©Facebook / Teva Rohfritsch
Le Vice-président de la Polynésie française Teva Rohfritsch a réuni les acteurs économiques polynésiens afin de dresser un bilan des intempéries et définir les solutions d’aides aux entreprises sinistrées. Un guichet unique pour les entreprises sera notamment mis en place.
« Nous savons que beaucoup d’entreprises, de commerces, de restaurants, de prestataires de services, mais aussi d’industriels et d’entreprises touristiques ont été endommagées par cet épisode pluvieux de la semaine dernière », a indiqué le Vice-président polynésien et ministre de l’Economie. « J’ai souhaité que nous puissions nous réunir pour avoir les éléments de recensement communs, il faut que l’on puisse partager les diagnostics et faire en sorte qu’il n’y ai qu’une liste d’entreprises sinistrées, en ayant poussé d’abord les entreprises auprès de leurs assureurs (…). Notre objectif économique est de faire en sorte de préserver les emplois de ces entreprises. Pour ce faire, il faut que les commerces, les entreprises soient vites en situation d’activité ».
Le recensement des entreprises sinistrées comme priorité
Ce lundi matin à Papeete, la CGPME, le MEDEF, la Fédération des Banques, la CCISM, la SOFIDEP, la DGAE, la CPS ou encore, la Fédération des commerçants étaient réunies autour du Vice-président de la Polynésie française. Pour l’heure, aucun bilan exact du montant des dégâts n’a été dévoilé. « Les chiffres ne sont pas encore arrêtés, au niveau des recensements nous attendons encore les retours des entreprises sinistrées » explique Stéphane Chin Loy, président de la CCISM. D’un côté, la DGAE recense 74 entreprises sinistrées pour un montant global de 3,6 millions d’euros tandis que la CCISM annonce 104 entreprises sinistrées pour un montant supérieur à 3,3 millions d’euros. Selon Tahiti-infos, d’autres organismes recensent plus de 500 entreprises sinistrées.
« Nous n’avons pas pris de décision aujourd’hui, j’ai simplement souhaité adapter des méthodologies de recensement et que chacun regarde ce qu’ils peut mettre sur la table et tout cela sera validé vendredi matin », explique Teva Rohfritsch. Une autre réunion avec les mêmes protagonistes est prévue vendredi matin, avec une présentation des recensements mis à jour et des enveloppes que chaque organisme économique pourra débloquer. « Il s’agira certainement de mobiliser les fonds que nous avons puisqu’il y a des dispositifs d’aides récents qui viennent d’être mis en place pour avoir une démarche allégée et spécialement dédiées aux sinistrés, mais aussi que chaque organisation regarde de quelle manière elle pourrait accompagner, proposer des mesures. La CPS a été sollicitée pour le paiement des aides sociales notamment (…). J’ai demandé à la CGPME et au MEDEF que chacun puisse regarder comment il peut accompagner ce mouvement, parce que la solidarité ce n’est pas que le Pays. On est sur de la solidarité économique », détaille le Vice-président.
Ne pas se substituer aux assurances
En attendant, un guichet unique pour les entreprises sinistrées et les démarches concernant les intempéries sera mis en place, à la demande du MEDEF et de la CGPME. La priorité du gouvernement polynésien est la réouverture totale des entreprises. « Nous examinerons tous les éléments d’aide sociale, d’aide fiscale et surtout ce qui me tient à cœur c’est que l’on puisse mobiliser les fonds pour une réouverture, qu’il n’y ai pas de suspension économique après les intempéries, l’objectif c’est la réouverture. Certains ont déjà ré-ouvert mais très difficilement, il faut que tous nous soyons aussi solidaires que pour les particuliers, dans le monde économique il faut vite que ça démarre », explique Teva Rohfritsch.
Le gouvernement polynésien indique toutefois ne pas se substituer aux assurances. « Le but de cette commission n’est pas de monter une indemnisation au sens où on peut l’entendre à l’échelle nationale. Nous sommes en train de mobiliser tous les moyens que nous avons à disposition pour aider à la reconstitution de l’outil économique faire en sorte que les entreprises puissent tourner à nouveau. Beaucoup d’entreprises sortent encore fragilement de cette période de crise, certaines sont encore en crise, il ne faudrait pas que ce soit le coup de grâce pour ces entreprises parce que derrière il y a des emplois. L’idée c’est que chaque franc investi dans ces aides serve à ceux qui en ont le plus besoin au moment le plus opportun et surtout à éviter les fermetures à cause des intempéries ».
Pour rappel, les fortes intempéries qui ont touché les îles de Tahiti et Moorea dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 janvier, étaient plus particulièrement localisées sur la zone urbaine de Papeete, poumon économique de la Polynésie qui s’étend de la commune de Mahina au nord à celle de Punaauia au nord-ouest. C’est dans cette zone qu’est concentrée la grande majorité des entreprises polynésiennes et des zones industrielles, ainsi qu’une grande partie de la population polynésienne.