Les peuples amérindiens lors de la marche du 28 mars en Guyane © ONAG
Plusieurs centaines de représentants des six nations amérindiennes de Guyane, rassemblés à Matoury dans le cadre de la Journée internationale des peuples autochtones, ont dénoncé mercredi leur « marginalisation », l’exploitation minière de l’or et réclamé leur « dû ».
Souvent drapés de pagne ou robe de coton coloré, coiffés de plumes, perles et graines, les représentants des nations Teko, Wayana, Wayampi, Kali’na, Palikur et Arawak, fortes de 10.000 personnes, ont réclamé un « signe fort » à la France pour la reconnaissance de leurs droits. « Ce n’est pas seulement un jour de fête mais un jour pour faire valoir nos revendications », a lancé Bénédicte Fdjéké, présidente des chefs coutumiers de Guyane et conseillère municipale à Saint-Laurent-du-Maroni, à la suite d’une cérémonie chamanique célébrée dans la matinée.
« On ne quémande pas, on réclame un dû », a-t-elle ajouté en demandant la ratification de la convention 169 de l’Organisation internationale du travail (OIT), non ratifiée par Paris, qui donne des droits aux peuples indigènes et notamment des droits sur leurs terres. « Nous subissons depuis des années une marginalisation et une atteinte dans l’accès à nos droits. La France ne nous reconnaît toujours pas », a ajouté Jean-Philippe Chambrier, coordinateur de la Fédération des organisations autochtones de Guyane.
Plusieurs tables rondes sont organisées depuis plusieurs jours autour de sujets comme le plus grand projet d’extraction aurifère jamais porté en France et souhaité par la joint-venture Nordgold/Columbus Gold dans l’ouest guyanais pour 2022, ou l’embrigadement grandissant de jeunes amérindiens comme « mules » pour le transport de cocaïne vers l’Europe « Nous sommes contre le projet minier Montagne d’or », près de Saint-Laurent-du Maroni, a déclaré la présidente des chefs coutumiers avant de lancer à destination des élus guyanais en faveur du projet : « Au nom de l’économie, vous êtes prêts à écraser une nouvelle génération ! ». En effet, de nombreux élus politiques à l’instar du Président de la collectivité de Guyane Rodolphe Alexandre ainsi que le maire du Saint-laurent du Maroni Léon Bertrand, se disent favorable à cette mine industrielle.
Le 9 août a été déclaré Journée internationale des peuples autochtones en 1994 par l’ONU. Cette journée est célébrée dans 70 pays. Des célébrations se déroulent du 27 juillet au 9 août en Guyane.
Avec AFP