Guyane : Le sénateur Antoine Karam demande « une unité médicale de campagne » à Saint-Georges de l’Oyapock

Guyane : Le sénateur Antoine Karam demande « une unité médicale de campagne » à Saint-Georges de l’Oyapock

Mairie de Saint-Georges de l’Oyapock

Frontalière avec le Brésil, Saint-Georges de l’Oyapock est la seule commune guyanaise à ne pas être entrée en déconfinement en raison d’une propagation du Covid-19 sur ce territoire. Dans une lettre au ministre de la Santé Olivier Véran, le sénateur Antoine Karam demande « d’installer dans cette zone transfrontalière, une unité médicale de campagne, susceptible de répondre à la propagation attendue de l’épidémie ».

« Avec 54 cas de Covid-19 confirmés pour plus de 4 000 habitants et une propagation qui augmente, la situation sanitaire de la commune inquiète », alerte le sénateur de Guyane. « La proximité avec notre voisin brésilien et l’augmentation des cas de Covid-19 laissent craindre une aggravation sévère de l’épidémie dans la zone transfrontalière de Saint-Georges de l’Oyapock, déjà limitée sur le plan médical », poursuit-il, citant le bilan de l’État voisin de l’Amapa avec « 423 cas supplémentaires sur la seule journée du jeudi 14 mai, faisant grimper à 3 400 le nombre de cas positifs ». « A Oiapoque, ville voisine de Saint-Georges de l’Oyapock, 59 personnes sont touchées ».

« Nous le savons, si le virus arrive dans les quartiers défavorisés de la commune guyanaise où les habitants vivent dans une grande promiscuité, les conséquences seront aussi dramatiques que celles actuellement observées dans l’état d’Amapa », prévient encore le sénateur. En réponse à ce risque, le centre de santé s’est organisé pour tester chaque jour un nombre de personnes plus important. Dans les rues du bourg, le port du masque s’est généralisé. Enfin, la mesure de couvre-feu a été reconduite et les forces de l’ordre ont renforcé les patrouilles sur l’Oyapock.

« Dans ce contexte, je me permets de vous solliciter afin d’apporter, dans l’intérêt de tous, votre éclairage sur la situation sanitaire de la commune de Saint-Georges de l’Oyapock et l’opportunité d’installer dans cette zone transfrontalière, une unité médicale de campagne, susceptible de répondre à la propagation attendue de l’épidémie », conclut le sénateur.

L’inquiétant cluster de Saint-Georges de l’Oyapock

Ces deux derniers jours, 17 des 18 nouveaux cas positifs de Guyane confirmés proviennent de Saint-Georges. « Cela ne va pas s’arrêter là », prévient le Dr Mirdad Kazanji, directeur de l’institut Pasteur de Cayenne qui réalise les deux tiers des tests de dépistage en Guyane. Au total, Saint-Georges compte près d’un quart des 164 confirmés dans toute la Guyane (dont un décès). Si Saint-Georges est touché, c’est en raison de sa proximité avec la ville brésilienne d’Oiapoque et ses 27 270 habitants, située juste en face, sur l’autre rive du fleuve-frontière, et durement frappée par le virus avec 59 cas confirmés dont un mort et 151 cas suspects.

En Guyane, Saint-Georges de l’Oyapock reste en confinement