©D. Valente / Terra / Ministère de la Transition écologique et solidaire
Le nouveau ministre de la Transition écologique François de Rugy a déclaré mercredi qu’il fallait « reprendre d’une façon ou d’une autre » le projet de mine aurifère « Montagne d’Or » en Guyane, qui ne peut pas être mené « comme envisagé ».
« C’est un des dossiers chauds, comme on dit, qui est sur mon bureau comme sur celui de l’ensemble du gouvernement », a souligné le successeur de Nicolas Hulot sur France Inter. La Commission nationale du débat public, qui a organisé un débat sur ce projet, va rendre son rapport « dans quelques jours ou quelques semaines ». « Rien que le débat a montré que ce projet ne pouvait pas être mené tel qu’il avait été envisagé. Donc il faudra le reprendre, d’une façon ou d’une autre. Je vais y travailler de façon précise », a-t-il indiqué.
« Le projet de la Montagne d’Or est un dossier majeur pour moi. Il faudra remettre à plat ce projet, le débat public conclu au début de l’été l’a démontré. Il ne pourra pas être mis en œuvre tel quel » #Le79Inter
— François de Rugy (@FdeRugy) 5 septembre 2018
« Ma conviction est déjà qu’on ne peut pas le faire tel quel. C’est clair et net », a indiqué François de Rugy. « Le débat public a montré à quel point cela suscitait des tensions, des oppositions en Guyane. Il faut reprendre les choses mais en respectant les élus locaux de Guyane qui se sont engagés, en respectant les unes et les autres qui ont travaillé, que ce soit en pour ou en contre », a-t-il poursuivi. Ce projet Montagne d’or, décrié par les associations environnementales, prévoit l’exploitation à ciel ouvert d’une mine aurifère d’une superficie de 8 km2, à partir de 2022, au sud de Saint-Laurent du Maroni, en forêt tropicale, via un procédé de récupération de l’or par cyanuration en circuit fermé. Il a fait l’objet d’un débat public qui s’est achevé le 7 juillet.
François de Rugy et la Montagne d’Or : « Il faudra reprendre ce projet » #le79inter #guyane pic.twitter.com/u4iVNchTi4
— France Inter (@franceinter) 5 septembre 2018
En juin dernier, Nicolas Hulot avait fait part de ses réticences au sujet de ce projet, qu’Emmanuel Macron a soutenu quand il était ministre de l’Économie. Selon l’ancien ministre de Transition écologique et solidaire, il y avait « intérêt » à « remettre à plat » les impacts environnementaux et les bénéfices économiques du projet. Il répondait alors à une QAG du député guyanais Gabriel Serville demandait « un moratoire sur l’utilisation du cyanure » et de « recueillir l’avis des Guyanais par voie référendaire » sur « ce projet qui risque de marquer à tout jamais leur territoire ». « Vous me voyez soulagé qu’un député de la Guyane ne cède pas spontanément aux miroirs aux alouettes », avait répondu Nicolas Hulot.
Parmi les autres dossiers Outre-mer légués au successeur de Nicolas Hulot : la crise des sargasses aux Antilles et la déclinaison ultramarine du Plan biodiversité.