À l’issue du 3ème Conseil de défense écologique, le gouvernement a annoncé l’ « objectif de mettre sous protection forte 250 000 ha de nouvelles surfaces forestières », dont « deux projets en Guyane pour environ 180 000 ha ».
Les aires protégées. Il s’agissait du 3ème thème de ce 3ème Conseil de défense écologique qui a eu lieu à l’Élysée autour du président de la République et de la ministre de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne. « Elles sont un instrument majeur de nos politiques publiques pour la biodiversité et la protection de la nature », a déclaré la ministre. « Le Président de la République a fixé au mois de mai un objectif d’atteindre, d’ici 2022, 30 % de notre territoire en aires protégées, qu’elles soient marines et terrestres, dont un tiers en protection forte », poursuit-elle, « nous sommes aujourd’hui à 23,9 % de la surface de notre territoire en aires protégées, dont 1,76 % en protection forte ».
« Nous venons de fixer l’objectif de mettre sous protection forte 250 000 ha de nouvelles surfaces forestières. Sont concernés : deux projets en Guyane pour environ 180 000 ha, ainsi qu’une démarche en métropole pour la mise en protection de 70 000 ha de forêts » a ainsi annoncé la ministre. En outre, le gouvernement confirme la « création d’aires protégées dans les Terres australes et antarctiques françaises. Ce sont plus de 1,6 millions de km² qui sont mis à l’étude, dont l’essentiel sera placé sous protection forte ».
#Environnement Suite au 3ème Conseil de défense écologique ce 7 novembre 2019, @Elisabeth_Borne a annoncé la confirmation de la créat° d’une aire protégée dans les Iles Australes et Antarctique et la mise sous protection forte de 180 000 ha de?en #Guyane pic.twitter.com/MGTeGKLrUy
— Outremers360 (@outremers360) November 7, 2019
L’exécutif a également publié au Journal officiel le décret de création du Parc national des forêts en champagne et en Bourgogne, « qui devient le 11ème parc national français ». « Au total, avec ces décisions que nous venons d’annoncer, la France devrait atteindre d’ici 2022 plus du tiers du territoire terrestre et marin en aires protégées, en respectant l’objectif de 10 % en protection forte », indique également Élisabeth Borne.
« Bannir l’industrie aurifère »
Toutefois, cette annonce de mise en protection forte de 180 000 ha de forêt en Guyane n’a pas convaincu les associations. « On protège 180 000 ha de forêt en Guyane et en même temps on laisse 360 000 ha de cette même forêt aux compagnies minières : va comprendre ? », s’interroge le collectif « Or de Question » qui dénonce « la totale incohérence » du gouvernement. L’association Maiouri Nature Guyane a quant à elle appelé à « bannir l’industrie aurifère, l’une des industries la plus polluante au monde, sur les 360 000 ha de forêts primaires que Bercy et la DEAL Guyane ont discrètement accordé aux multinationales minières ».
Pour rappel, le gouvernement avait, lors du 1er Conseil de défense écologique, abandonné le projet minier controversé Montagne d’Or, n’étant « pas compatible en l’état avec les exigences environnementales ». Toutefois en juillet dernier, le ministre de l’Économie et des Finances a délivré un arrêté octroyant un nouveau permis de recherches de mine d’or en Guyane, sur un territoire de près 5000 hectares, valable 5 ans pour la société Sands Ressources. À la mi-octobre, alors qu’il devait être présenté avec « l’avis favorable des services de l’État », le dossier de renouvellement des deux concessions de la compagnie Montagne d’Or a finalement été retiré de l’ordre du jour de la commission des mines.