©Collectivité territoriale de Guyane
Alors que le Premier ministre Jean Castex est attendu en Guyane ce dimanche matin pour une visite dans un contexte d’épidémie de coronavirus, le comité scientifique territorial a préparé une liste de préconisations qui sera remise au nouveau chef du gouvernement.
Réuni ce samedi 11 juillet, autour du président de la Collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre, et des quatre parlementaires, le comité scientifique veut résolument se faire entendre par le Premier ministre, ainsi que les ministres de la Santé et des Outre-mer, Olivier Véran et Sébastien Lecornu. « Il faudrait que les ministres entendent la problématique de la Guyane », a commenté le député Gabriel Serville. « J’aurais aimé un document qui les engage à agir. On devra s’en assurer en tout cas ».
Le comité scientifique préconise notamment « le renforcement radical de la marge opérationnelle sur la réanimation, encore bien trop juste et prenant à tort comme variable d’ajustement un recours aux évacuations sanitaires risquant rapidement d’atteindre ses limites » ; « le renforcement des équipes soignantes Covid hors réanimation, déjà très fortement sous tension le reste du temps » et ; « une meilleure intégration de la médecine de ville dans le dispositif qui est aujourd’hui quasi- totalement hospitalo-centré avec une disqualification du secteur libéral dans la prise en charge de l’épidémie qui doit s’arrêter ».
Le comité demande également « d’identifier des patients Covid, grâce à une politique de test ambitieuse et agressive sur le tracing », « d’aller vers une surveillance pré-symptomatiques des facteurs d’aggravation » et « d’enrayer l’aggravation de la maladie à travers l’application pré-hospitalière d’un protocole de soin prenant en compte précocement les deux axes de complications ». « Il faut impérativement dépister et ne pas faiblir, avoir une image plus précise. On confine et on continue à avancer », a expliqué le Dr Serge Plenet, médecin et membre du comité d’experts.
« L’arrivée de 22 médecins signifie l’occupation stricte sur 4 lits. On va demander un nouvel appoint mais aussi aborder la situation économique afin de savoir comment on peut accompagner les entreprises, durement touchées par la crise du covid », a poursuivi Rodolphe Alexandre. À l’issue de cette rencontre, le comité a exprimé « le regret que la collaboration avec l’ARS soit rendue particulièrement complexe, en raison d’un manque de transparence incontestable sur la gestion de la crise par cette dernière dont la mission est pourtant d’animer la démocratie sanitaire sur le territoire ».
« Un constat qui ne saurait, cependant, entacher la volonté du comité territorial scientifique de poursuivre, la réflexion et l’action communes engagées en faveur d’une gestion de la crise efficiente et éclairée, notamment à travers les recommandations faites à destination des autorités sanitaires », assure-t-on.
