Guyane et Mayotte : L’Assemblée vote une prolongation de l’état d’urgence sanitaire

Guyane et Mayotte : L’Assemblée vote une prolongation de l’état d’urgence sanitaire

Des masques distribués aux habitants de Saint-Laurent du Maroni en Guyane ©Jody Amiet / AFP

L’Assemblée nationale a voté mercredi en faveur d’une prolongation de l’état d’urgence sanitaire en Guyane et à Mayotte jusqu’au « 30 octobre inclus » en raison de la circulation active du coronavirus.

Les députés ont approuvé un amendement du gouvernement allant dans ce sens dans le projet de loi organisant la sortie de l’état d’urgence sanitaire, examiné en première lecture. La ministre des Outre-mer Annick Girardin a souligné devant les députés que ces deux territoires connaissent des « difficultés » avec un virus qui « circule encore », assurant que « dès que la situation sera revenue à la normale », ils basculeront par décret dans le même régime que le reste de la France.

Philippe Gosselin (LR) s’est opposé à cette mesure jugée « trop radicale », indiquant avoir échangé avec l’élu de Mayotte Mansour Kamardine. La Guyane, passée au stade 3 de l’épidémie lundi, connaît une explosion de cas qui a conduit au report du second tour des municipales prévu le 28 juin pour le reste du pays. La collectivité comptait mercredi 1 554 cas positifs au Covid-19 (+133 en 24 heures), 78 patients hospitalisés et 11 en réanimation, 5 décès.

A Mayotte, les cas sont plus nombreux (2 345 cas positifs mercredi, 40 hospitalisations dont 10 en réanimation, et 29 décès), mais la progression semble marquer le pas (+12 cas en 24 heures) et le second tour des municipales doit toujours avoir lieu fin juin. L’île était passée au stade 3 le 30 avril.

Un autre amendement gouvernemental adopté donne « la faculté d’imposer la présentation d’un test virologique négatif » à l’embarquement dans les transports aériens et de « prescrire des mesures de quarantaine et d’isolement à l’arrivée dans l’hexagone en provenance de l’outre-mer », a expliqué le ministre de la Santé Olivier Véran, plaidant qu’il faut mettre « le paquet » pour limiter les risques de diffusion dans ces territoires. Via un sous-amendement de la rapporteure Marie Guévenoux (LREM), les députés ont précisé que les territoires d’outre-mer en zone verte, où ne circule pas l’infection, ne seront pas concernées.

L’élu de Martinique Serge Letchimy (apparenté PS) a jugé le dispositif « pas très clair », tandis que son collègue GDR de Guyane Gabriel Serville a notamment pointé les conséquences en matière de tourisme. La ministre des Outre-mer Annick Girardin a répondu dans l’hémicycle qu’un décret précisera « dans quels cas, comment, en direction de quels territoires », sont prises ces mesures. Elle a affirmé que l’objectif était de prendre en compte la situation des territoires ultramarins et de les « protéger », insistant sur le fait qu’il s’agissait de « les rouvrir » notamment avec une hausse progressive des vols.

Pour l’après 10 juillet, elle a affirmé que les territoires avaient eux-mêmes plaidé en faveur d’un « filtre » avec des tests obligatoires. Le texte examiné par les députés organise pour le reste de la France la sortie de l’état d’urgence sanitaire après le 10 juillet, avec une période transitoire jusqu’à l’automne durant laquelle des restrictions resteront possibles. Les oppositions s’alarment d’un état d’urgence « qui ne dit pas son nom ».

Avec AFP.