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Dans un courrier adressé au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, le député de Guyane Gabriel Serville (GDR) dit regretter la « dégradation des relations » avec le Surinam voisin. Il demande au ministre des « éléments de contextes » et la reprise de la coopération.
« Le gouvernement du Surinam a fait savoir (…) qu’il suspendait avec effet immédiat ses actions coordonnées avec les forces de l’ordre françaises dans le cadre des accords de coopération policières et militaires entre nos deux pays », a fait savoir le député guyanais dans son courrier. Une décision qui impactera notamment la lutte contre l’orpaillage clandestin ou encore, celle contre l’immigration illégale, alors qu’une série « d’incidents supposés » sont intervenus sur le fleuve Maroni, marquant la frontière entre le Surinam et la Guyane à l’ouest.
« L’exécutif surinamais entend sûrement accélérer le calendrier des négociations quant à la délimitation définitive de la frontière fluviale qui le sépare du territoire guyanais, sujet de frustrations qui n’ont pas été réglées par la signature de l’accord de coopération maritime de novembre 2017 qui est venu régler les conditions de souveraineté dans l’estuaire du Maroni », ajoute Gabriel Serville. Regrettant « cette dégradation des relations » avec le Surinam, alors qu’une « phase de réaffirmation de la confiance et de la coopération constructive entre nos deux États » avait été engagée en 2009, Gabriel Serville demande au ministre « des éléments de contexte » et d’information sur l’état des relations entre les deux pays.
Arrêt unilatéral de la coopération transfrontalière par le Suriname ; j’ai demandé à @JY_LeDrian de bien vouloir s’expliquer sur le contexte et les solutions à une crise qui pourrait nous coûter cher #orpaillageillégal #mules #drogues #immigration cc @francediplo pic.twitter.com/QM0isZVCOm
— Gabriel Serville (@GabrielServille) 19 mars 2019
Le député de Guyane demande également à Jean-Yves Le Drian de « reprendre dans les plus brefs délais cette coopération policière et militaire » et de rétablir « le lien de confiance qui lie les deux territoires ». « Guyane et Surinam font face à des défis communs qui ne pourront faire l’économie de réponses communes » : l’orpaillage illégal, l’immigration clandestine, la lutte contre la pêche illégale et le trafic de stupéfiants, la reconnaissance des droits des peuples autochtones et « même la lutte contre le réchauffement climatique », cite le député. Pour rappel, le Premier ministre sera en visite en Guyane les 23 et 24 mars.