Edouard Philippe se rendra pour la première fois en Guyane les 23 et 24 mars prochains

Edouard Philippe se rendra pour la première fois en Guyane les 23 et 24 mars prochains

© SIPA

Le Premier ministre Edouard Philippe se rendra en Guyane les 23 et 24 mars, deux ans après le mouvement social de mars-avril 2017 qui avait paralysé le territoire pendant cinq semaines, a annoncé hier Matignon dans un communiqué. Le premier ministre l’avait également confirmé lors de son déplacement au Salon de l’agriculture sur le stand des Outre-Mer.

Il s’agit du premier déplacement d’Edouard Philippe en Guyane. Une visite où le chef du gouvernement abordera sur place « les enjeux du grand débat national, ainsi que des dossiers majeurs sur lesquels s’est engagé le gouvernement », précise Matignon, citant « le développement du territoire et des services publics, le service national universel, la sécurité ou encore la lutte contre l’orpaillage illégal ».

La Guyane n’a pas connu de mouvement de « gilets jaunes » mais le territoire, grand comme le Portugal, a été le théâtre d’un long blocage au printemps 2017 pour réclamer un rattrapage économique et social par rapport à la métropole. Ce mouvement d’ampleur, mené par le collectif « Pou Lagwiyann dékolé » (Pour que la Guyane décolle, ndlr), avait abouti le 21 avril 2017 à la signature avec l’Etat d’un plan d’urgence de 1,08 Md d’euros. Mais « les 500 frères », mouvement leader de la contestation qui avait marqué les esprits avec ses membres vêtus de noir et cagoulés, exigent toujours une rallonge de 2,1 Mds à moyen et long terme pour l’aménagement du territoire, la justice, la santé etc.

Emmanuel Macron, qui s’est rendu en Guyane en octobre 2017, avait affirmé sur place qu’il voulait en finir avec « une relation asymétrique » entre Etat et territoires ultramarins, faite de « promesses non tenues », « d’engagements budgétaires dont plus personne ne comprend même la logique » et de « milliards accumulés sans qu’on n’explique jamais les délais ».

A 7.000 km de Paris, la Guyane fait face à de nombreuses difficultés: immigration clandestine massive, orpaillage illégal, insécurité croissante, communes enclavées, défaillances dans les services de santé et le système scolaire, taux de chômage très élevé (23%). Le centre spatial de Kourou, vitrine de l’économie guyanaise, est souvent vu comme un symbole d’inégalités sociales alors que d’autres communes n’ont ni électricité ni eau courante.