Guyane : Annick Girardin « réservée » sur un reconfinement du territoire face à l’accélération du coronavirus

Guyane : Annick Girardin « réservée » sur un reconfinement du territoire face à l’accélération du coronavirus

©Twitter / Annick Girardin

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a émis mercredi à Cayenne, des réserves sur un « reconfinement » de la Guyane, au terme de sa visite dans ce territoire qui connaît une nette accélération de l’épidémie de Covid-19.

Le « reconfinement » de la Guyane « est la mesure qui nous permettrait de freiner le plus fortement la progression du virus à condition que la population l’accepte et le mette en œuvre, ce qui n’est pas certain », a déclaré Annick Giradin devant la presse. « C’est aussi une mesure lourde de sens, avec un coût social qui ne doit pas être sous-estimé », a-t-elle souligné, suite à l’annonce faite dimanche par Matignon d’un « hypothétique reconfinement », fortement désapprouvé par la majorité des élus locaux et du monde économique et social.

« Si les signes d’une accélération du virus persistent, l’hypothèse d’un reconfinement devra être réexaminée », a toutefois prévenu la ministre, pour qui « il est encore temps d’éviter ce scénario ». Selon la ministre, la Guyane connaît une « nette accélération de la circulation du virus », « principalement » à Kourou, Cayenne Rémire-Montjoly et Matoury. Le « pic de l’épidémie » en Guyane, sous état d’urgence sanitaire jusqu’à octobre, est annoncé pour « la mi-juillet » a confirmé Annick Girardin.

L’agence régionale de santé (ARS) recensait mercredi 2 827 cas confirmés, 103 hospitalisations, 15 patients en réanimation et 9 décès.

Appel aux volontaires

Sur les dernières 24 heures, un décès et 234 nouveaux cas (sur 772 tests) supplémentaires ont été enregistrés. Les deux premières évacuations sanitaires en Guadeloupe ont aussi été menées, et d’autres évacuations ont eu lieu auparavant vers la Martinique. Face à l’épuisement et au manque de forces vives, Annick Girardin a lancé un « appel solennel aux soignants et hôpitaux » français. « Nous avons besoin de très nombreux volontaires, dans la durée » a-t-elle urgé.

Pour freiner l’épidémie, la ministre a annoncé l’envoi de renforts humains et matériels, dont un hôpital de campagne à Cayenne pour les cas non-Covid. Elle a aussi appelé les Guyanais à respecter fortement les gestes barrières et le port du masque, évoqué le besoin de renforts en « forces de l’ordre » et invité le préfet à « renforcer » dès jeudi, les couvre-feux déjà en vigueur.

Au cours de son déplacement, Annick Girardin a été virulemment interpellée, mercredi, par des membres d’un « front commun » composé des principales forces militantes et politiques à l’origine du grand mouvement social qui avait secoué le territoire en mars 2017, avant un accord avec le gouvernement. Ce « front commun » réclame des mesures supplémentaires, notamment un dépistage de l’ensemble de la population et l’installation d’un hôpital de campagne pour les cas Covid au plus près de la frontière brésilienne, à Saint-Georges de l’Oyapock.

Avec AFP.