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A l’initiative du Conseil régional de Guadeloupe, une Conférence Territoriale de l’Action Publique (CTAP) s’est tenue le 3 avril. Parmi les différentes mesures actées par les élus locaux, la possibilité de déterminer la responsabilité internationale de la prolifération des algues sargasses dans l’Atlantique.
Lors de cette 4ème conférence territoriale de l’action publique, les élus locaux se sont accordés sur une première mesure immédiate, à savoir la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle par le gouvernement. Les élus espèrent faire jouer « la solidarité nationale » pour faire face à ces échouages massives des algues brunes.
Pour répondre à l’urgence, le Préfet de Guadeloupe Eric Maire a annoncé le déblocage de la somme d’un million d’euros. « L’intervention immédiate de l’Etat est la mobilisation de 500 000 euros de subventions pour acquérir du matériel et 500 000 euros de fonctionnement », a indiqué Eric Maire à l’issue de cette conférence territoriale.
Une somme jugée « dérisoire » par certains présidents d’EPCI, à l’instar de Jean-Pierre Dupont, président de la communauté d’agglomération du Riviera du Levant (la CARL ). « La CARL a dû investir près de 700 000 euros rien que pour les 4 communes de la CARL alors forcément on ne pourra pas aller bien loin avec une telle somme », explique-t-il à RCI Guadeloupe.
En plus de cette enveloppe de l’Etat destinée à l’acquisition du matériel de collecte des sargasses sur les littoraux, un comité technique sargasses présidé par le Préfet sera mis en place, et le Département assurera le nettoyage des ports.
A moyen terme, il est envisagé de soutenir la création d’un réseau automatique de mesure de l’hydrogène sulfureux géré par Gwad’air, de créer, à l’initiative de l’État, un poste de coordinateur « sargasses » afin de préparer le territoire aux échouages de sargasses, et d’équiper le territoire, d’un système lourd et performant de collecte de sargasse.
Lors de la 5ème conférence territoriale de l’action publique j’ai tenu à intervenir sur l’invasion des #sargasses à Goyave. pic.twitter.com/eDbo1ZCNFh
— Ferdy Louisy (@ferdylouisy) 3 avril 2018
Enfin sur le long terme, les élus locaux ont évoqué l’idée d’étudier la faisabilité de créer un fonds dédié à la lutte contre les échouages de sargasses, de lancer un programme INTERREG de coopération internationale à l’échelle de la Caraïbe, sur la problématique des sargasses visant à mieux connaître le phénomène et les meilleures pratiques. Ils souhaitent également lancer un programme de recherche scientifique visant à mieux comprendre le phénomène et ses conséquences sur la santé et les milieux.
« Les sargasses sont un phénomène exceptionnel d’origine naturel, même s’il provient probablement d’un dérèglement de la nature. Et face aux catastrophes naturelles, c’est la solidarité nationale qui doit jouer ». #CTAP #sargasses #Guadeloupe pic.twitter.com/KMPxQ4eMyw
— J BOREL-LINCERTIN (@JBorelLincertin) 3 avril 2018
Aller à la cause de la pollution
Les élus guadeloupéens veulent aller plus loin dans cette lutte contre les sargasses. Ils ont proposé pour la première fois de déterminer la responsabilité internationale de la prolifération des algues sargasses dans l’Atlantique.
En effet en 2015, une équipe scientifique ayant étudié le déplacement des algues sargasses grâce aux satellites, a démontré qu’elles provenaient en fait du Nord de l’embouchure de l’Amazone, au large du Brésil. Il semble en effet que les nutriments (composés de phosphates et de nitrates provenant de la déforestation, de l’agriculture intensive et aussi de l’orpaillage) contenus dans l’eau de l’Amazone et L’Orénoque, profitent à la croissance de ces algues et favorisent leur développement massif.