Européennes 2019 : Comme au niveau national, les Outre-mer placent le Rassemblement National en tête

Européennes 2019 : Comme au niveau national, les Outre-mer placent le Rassemblement National en tête

La liste « Prenez le Pouvoir » avec comme tête de liste Jordan Bardella s’est imposée en grande gagnante de ces élections européennes dans six territoires ultramarins, creusant parfois d’une dizaine de points le parti de La République en Marche.

Le parti de Marine Le Pen obtient son meilleur score dans le département de Mayotte, où l’abstention est en hausse (71,36% contre 66,63% en 2014), en recueillant 45,56% des votes devant la liste de François-Xavier Bellamy (Les Républicains-16,76%), La France Insoumise et La République en Marche.

A La Réunion, le Rassemblement national, pour la première fois, se positionne à la première place avec 31,24% des voix, devant La France Insoumise et La République en Marche, respectivement 19,03% et 10,43%. L’intégralité des 24 communes de l’île ont placé la liste de Jordan Bardella en tête alors que la participation est en hausse.

Dans le Pacifique, les électeurs calédoniens ont placé la liste du Rassemblement national à 26,66%, loin devant la liste Renaissance. A noter toutefois une forte baisse de la participation, à 19,22%, soit près de 8 points de moins par rapport à 2014.

Dans le bassin atlantique, le Rassemblement National fait également une très belle opération politique en ravissant plusieurs territoires, ordinairement résistants au parti de l’extrême-droite. C’est le cas de Saint-Pierre et Miquelon, fief de la Ministre des Outre-mer Annick Girardin (LREM), où la liste Bardella arrive en tête (24,06%) devant le parti présidentiel (18,27%).

Même constat en Guadeloupe où la liste conduite par Jordan Bardella a obtenu 23,5% des suffrages dans ce département, devant la liste Renaissance de la République en Marche, LREM, (18%) et Manon Aubry de la France Insoumise (12,96%). A Saint-Martin et Saint-Barthélemy, territoires généralement acquis aux Républicains, la liste RN est également en tête (28,38%), devant celle de la majorité présidentielle (20,15%). En Guyane, le Rassemblement National obtient 27,47 % des voix en tête devant Europe Ecologie Les Verts qui sont à 18,63 %. La République en Marche occupe la troisième place avec 16,64 % des voix.

Wallis-et-Futuna, la Polynésie française et la Martinique choisissent la « Renaissance »

Face à la razzia ultramarine du Rassemblement national, trois territoires ultramarins ont fait de la résistance en accordant leur confiance à la liste conduite par la République.

En Polynésie, où les électeurs suivent majoritairement les consignes des chefs politiques locaux, la liste Renaissance (LREM/MoDem), soutenue par le parti du président polynésien Edouard Fritch, est arrivée en tête avec 43,31% des suffrages. Tearii Alpha, ministre du gouvernement d’Édouard Fritch était par ailleurs 34ème de la liste Renaissance. Ainsi, le parti majoritaire local, lié à aucun parti national mais plutôt proche du centre/droit, montre au président de la République qu’il peut mobiliser l’électorat en sa faveur. Un signe envoyé à Paris mais aussi un tour de chauffe avant les municipales. Le Rassemblement National, avait placé un candidat de Polynésie en position presque éligible (Eric Minardi, 25e position), arrive en deuxième place avec 16,43% des voix.

Parmi les principaux adversaire d’Édouard Fritch en Polynésie, son ex-mentor Gaston Flosse, soutien de la liste LR de François-Xavier Bellamy, essuie une défaite dans ce territoire traditionnellement acquis à la droite avec seulement 9,4% des voix, derrière les Verts, arrivés 3ème en Polynésie. Enfin, l’indépendantiste Oscar Temaru réussi le pari du vote à bulletin spécial « Maohi Nui », compté comme nul, puisque 5408 bulletins nuls ont été dépouillés en Polynésie, contre 1266 en 2014. Si l’ensemble de ces bulletins nuls ne peuvent être imputés à la consigne de vote d’Oscar Temaru, l’augmentation notable de ces bulletins entre 2014 et 2019 laisse les leaders indépendantistes enthousiastes.

À Wallis et Futuna, la liste LREM/MoDem, pour laquelle avait appelé à voter le sénateur Robert Laufoaulu, est arrivée en tête (37,13%) aux élections européennes, devant celle des Républicains (19,21%), plaçant le Rassemblement national en troisième position (13,33%). Très civiques, les wallisiens-et-futuniens sont les électeurs ultramarins qui se sont le plus mobilisés pour ce scrutin européen. Le taux de participation s’établit à 34,63% dans cet archipel du Pacifique. Lors des Européennes de 2014, Wallis et Futuna était le territoire qui s’était déjà le plus mobilisé (48,85%), tout comme lors de la présidentielle de 2017 (72,1%), où il avait offert à Emmanuel Macron son meilleur score outre-mer (79,14% des voix).

La Martinique a aussi placé le parti d’Emmanuel Macron en tête (18,20%) devant la liste de Jordan Bardella. Plusieurs élus avaient appelé à faire barrage au Rassemblement national dont le président de la collectivité de Martinique Alfred Marie-Jeanne.