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Lancée en janvier 2016 par l’association 193, la pétition demandant la mise en place d’un référendum sur la reconnaissance du fait nucléaire et les réparations à entreprendre par l’Etat poursuit son chemin. Le Président de la Polynésie française Edouard Fritch vient d’adhérer à cette proposition.
Cela faisait plusieurs mois que l’association 193 sollicitait un entretien avec le gouvernement polynésien. Ce fut chose faite, ce vendredi 5 août. « Il était temps que l’on se rencontre ! Nous voulions discuter en face à face, plutôt que par voie de presse ou communiqués interposés », a déclaré Frère Maxime, de l’association 193. Selon le site Tahiti-infos, l’entretien a duré plus de deux heures pendant lesquelles membres de l’association et du gouvernement ont débattu de l’épineuse question de l’après nucléaire en Polynésie française. Si la modification de la Loi Morin, qui est sensée indemniser les victimes des essais, a été promise par François Hollande lors de sa visite sur le Territoire, Edouard Fritch a rappelé la difficulté d’une telle modification en pleine période électorale. Cette modification devra probablement attendre l’après élection présidentielle de 2017 et le renouvellement de l’Assemblée nationale. « L’Etat n’est pas un bon partenaire à l’heure actuelle. Il n’y a eu aucune avancée par rapport à la promesse faite par le Président », a souligné Père Auguste, président-fondateur de 193. « Rien de bon n’est sorti de la réunion de Paris et le Président le sait », poursuit-il, en faisant référence à la dernière réunion tenue à Paris avec la ministre de la Santé Marisol Touraine.
Lancée en janvier 2016, la pétition demandant l’organisation d’un référendum sur les conséquences et les réparations liées aux essais nucléaires a rassemblé 45 635 signatures. Pour Edouard Fritch, l’organisation d’un tel référendum reste compliquée au regard de la législation, « puisqu’on ne peut consulter la population que sur un texte législatif dans les domaines de compétences de la Polynésie française. Il y a un problème de présentation pour que l’on soit conforme aux textes et à la légalité ». L’option jouable est donc de faire appel à une commission, « nous voulons trouver la question juste. Nous sommes conscients qu’avec le référendum il y a aura de la tension. Nous voulons éviter que la population soit divisée. Il faut réunir les Polynésiens autour de la question, c’est pour cette raison qu’il faut que la commission nous aide à choisir la bonne question », a assuré le Père Auguste. « Le Président Edouard Fritch et les ministres présents à ses côtés ont adhéré à cette proposition. Elus et associations se retrouveront dans une commission qui « débouchera sur des propositions concrètes pour faire valoir la juste revendication des Polynésiens », a déclaré, de son côté, la Présidence de la Polynésie française. Cette réflexion reviendra donc à Bruno Barrillot, qui vient de reprendre du service en Polynésie française en tant que responsable de la Délégation polynésienne pour le suivi des conséquences des essais nucléaires.