Elections présidentielles Haïti : Un second tour mal engagé

Elections présidentielles Haïti : Un second tour mal engagé

Entre boycott de l’opposition et manifestations violentes, le second tour des élections présidentielles en Haïti, prévu dimanche est mal engagé.

Depuis le 18 janvier dernier, les rues de la capitale d’Haïti grondent. Entre jets de pierres et voitures incendiées, des milliers de constestataires battent le pavé. À quelques jours de la tenue du second tour prévu ce dimanche 24 janvier, les manifestants réclament l’annulation d’un scrutin et la mise en place d’un gouvernement transitoire. En plus d’une situation politique chaotique, le pays est désormais plongé dans un climat de tensions sociales. Le second tour semble menacé après l’annonce de la non-participation du candidat de l’opposition Jude Célestin. Un scrutin que ce dernier qualifie de « farce ». « Pour le 24, c’est non, je n’irai pas à cette farce, ça ne sera pas une élection, ça sera une sélection parce qu’il n’y aura un seul candidat », a assené le candidat.En effet, il est difficile d’imaginer dans ce contexte la poursuite du processus électoral.

De plus, le Sénat haïtien vient de voter une résolution préconisant au Conseil Electoral Provisoire de surseoir le second tour des élections présidentielles. Face à cet appel, l’autorité électorale reste stoïque et assure maintenir la date du 24 janvier malgré le contexte. Une situation qui inquiète les observateurs internationaux à l’instar de la mission d’observation électorale de l’Organisation des Etats américains, qui a exprimé son incertitude par voie de communiqué. La Moe-Oea rappelle  » l’importance d’un processus électoral compétitif pour la consolidation de la démocratie » et exhorte l’ensemble de la classe politique haïtienne à poursuivre les voies du dialogue et de la négociation afin de trouver « une solution viable à cette impasse ». A l’inverse, plusieurs organisations d’observation électorale ont exprimé leur refus d’observer le second tour de la présidentielle et des législatives partielles, selon l’agence AlterPresse. Depuis le lancement du processus du deuxième tour, seul le candidat du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, Jovenel Moise, mène campagne.