Election Présidentielle Haïti : Les opposants au candidat Jovenel Moïse obtiennent la vérification de certains procès-verbaux

Election Présidentielle Haïti : Les opposants au candidat Jovenel Moïse obtiennent la vérification de certains procès-verbaux

La crise électorale n’en finit plus en Haïti. A neuf jours de la proclamation des résultats définitifs du premier tour de la présidentielle, le Bureau du Contentieux Electoral National a ordonné le 20 décembre dernier, la vérification des procès verbaux de l’élection présidentielle. 

Le tribunal donne gain de cause aux adversaires de Jovenel Moïse, le candidat élu le 20 novembre dernier avec 55% des suffrages. Jude Célestin, Moise Jean-Charles et Maryse Narcisse avaient déposé des recours auprès de l’institution pour contester les résultats de ce premier tour. Au total, 1 560 procès verbaux vont être ainsi à nouveau vérifiés par les agents du centre de tabulation des votes.  La disposition de vérification est prise afin de « faire jaillir la lumière » et « établir la sincérité du scrutin », précise l’arrêt du tribunal. Le temps de la vérification sera court car le calendrier électoral fixe au 29 décembre, la date butoire pour la proclamation des résultats définitifs. Le dépouillement des suffrages du 20 novembre dernier donnait 19.52% des suffrages exprimés  à Jude Célestin, 11.04% à Jean-Charles Moïse de Pitit Desalin et 8.99% à Maryse Narcisse de Fanmi Lavalas. Pour le parti du candidat élu Jovenel Moïse, le PHTK, il s’agit surtout pour les plaignants de gagner du temps, convaincu que ceux-ci ne cherchent pas à vérifier, mais à bloquer comme en 2015 le processus électoral, comme le souligne Rudy Hériveaux au journal Haïti Libre.

Depuis le départ de l’ancien président Michel Martelly, le pays peine à lui trouver un successeur légitime, pour assurer la stabilité politique dans un Etat marqué par la pauvreté et régulièrement frappé par les catastrophes naturelles. L’épilogue de cette crise électorale reste encore incertaine. Si la vérification des procès verbaux confirme des irrégularités comme en octobre 2015, le Conseil électoral provisoire dispose-t-il encore de moyens financiers pour organiser de nouvelles élections? Dans le cas contraire, les partis et candidats contestataires sont-ils prêts à accepter une victoire de leur adversaire Jovenel Moise?