Coronavirus : Le coût du fret en Outre-mer multiplié par deux ou trois, reconnait Annick Girardin

Coronavirus : Le coût du fret en Outre-mer multiplié par deux ou trois, reconnait Annick Girardin

©Air France

Le cout du fret en Outre-mer a bien été multiplié par « deux ou trois » à cause de la crise du coronavirus qui a limité les liaisons aériennes, a reconnu mardi la ministre des Outre-mer Annick Girardin, devant les députés, en évoquant une « réouverture » des territoires d’Outre-mer « au-delà de juin ».

La crise sanitaire « a en effet une influence, une conséquence sur les coûts du fret aérien national et international. Vous avez raison, c’est deux fois, trois fois le prix », a déclaré la ministre, en réponse au député Sébastien Jumel (GDR). La cause : « Tout simplement parce qu’en temps normal, 60% du fret aérien est financé par le prix des billets des passagers. Mais aujourd’hui les compagnies aériennes ont perdu 90% de leurs passagers, sur la totalité de notre planète », a-t-elle poursuivi.

Les territoires ultramarins sont également touchés par la pandémie et pour les protéger, « depuis le 23 mars, nous avons décidé de limiter les vols » vers ces destinations, « voire de les supprimer dans certains cas, comme à Mayotte où nous passons avec un pont aérien à partir de La Réunion », a rappelé la ministre.

« Il y a eu des incidences sur les prix. On passe de 4 à 5 euros le kilo (de fret, ndlr), à 10 à 12 euros le kilo aujourd’hui », a souligné Annick Girardin, qui a reconnu que le gouvernement « savait qu’il y aurait un impact quand on a décidé de limiter les vols (…) mais la priorité était la santé ».

Plusieurs parlementaires de Guadeloupe et de Martinique ainsi que la Fédération des Entreprises d’Outre-mer avaient tiré la sonnette d’alarme sur la forte augmentation du prix du fret aérien durant la crise sanitaire. La compagnie Air France avait justifié ces tarifs en raison de l’utilisation d’appareils habituellement destinés au transport de passagers. « L’utilisation de ces appareils à des fins uniquement de transport de cargo n’est pas économiquement viable en pratiquant les tarifs en vigueur sur les vols réguliers. Air France a dû par conséquent revoir ses tarifs à la hausse pour couvrir ses coûts sur ces vols ».

Annick Girardin a rappelé que le gouvernement avait maintenu une « continuité territoriale minimale » de deux ou trois liaisons par semaine, qui sont effectuées « au coût d’avant », y compris pour le fret. « On travaille aussi à une aide, et on travaille surtout au-delà du mois de juin, à une réouverture des territoires d’Outre-mer », a-t-elle indiqué, sans plus de précision.

Avec AFP.