Les élus de Guyane lors de la signature des 1ers CCT au Ministère des Outre-mer ©Outremers360
Ce lundi 8 juillet, sept collectivités d’Outre-mer ont signé, avec le président de la République, le Premier ministre, la ministre des Outre-mer et sept ministres du gouvernement, les premiers Contrats de convergence et de transformation (CCT).
D’un montant global de 2,1 milliards d’euros, ils couvrent la période 2019-2022, sont issus des assises des Outre-mer et du Livre bleu, et répondent à la trajectoire 5.0 fixée par la ministre Annick Girardin. Outremers360 fait un premier point sur le CCT de Guyane, d’un montant de près de 300 millions d’euros apportés par l’État.
Pour la Guyane, le CCT engage 295,99 millions d’euros de crédits contractualisés de la part de l’État, 196,773 millions d’euros de crédits contractualisés de la part de la Collectivité territoriale de Guyane et 4,7 millions d’euros de crédits des EPCI dans les domaines de la gestion des déchets et de la culture. En outre, l’État valorise en outre 297,870 millions d’euros de crédits, nationaux ou déconcentrés, dans les actions du CCT Guyane. « Le premier CCT Guyane 2019 – 2022 s’inscrit dans le prolongement du Contrat de Plan État-Région 2015-2020 », indique l’exécutif. « Il reprend donc les actions qui restaient à mener dans cette contractualisation pour 2019 et 2020, avec l’accord des parties prenantes concernées ». « Les engagements pris dans les Accords de Guyane et restant à mettre en œuvre, ont, pour partie, été intégrés à la présente contractualisation », ajoute-t-on.
Ce contrat vise aussi l’atteinte des 17 objectifs de développement durable de l’Agenda 2030. Parmi les « projets emblématiques » contenus dans le CCT de Guyane, on note en premier lieu la « revitalisation du Bourg de Maripasoula » pour un budget estimé à 1,7 millions d’euros. L’objectif est de facilité l’accès aux services publics et aux réseaux, de mieux prendre en compte les besoins d’éducation, de santé et de services, et de diversifier l’activité économique pour lutter contre le chômage. Autre objectif : la construction et l’extension de collèges et lycées pour répondre aux prévisions estimant une augmentation de 7 000 élèves entre 2015 et 2025. Pour ce volet, 15,533 millions d’euros de crédits seront contractualisés par l’État et 75,75 millions d’euros de la part de la Collectivité Territoriale de Guyane.
« La Guyane connaît un retard dans la gestion de ses déchets, que ce soit en termes de planification, de structures de valorisation et même de solutions de stockage aux normes, notamment pour les sites isolés », observe également le gouvernement. À ce sujet, 3,4 millions d’euros seront apportés par l’ADEME qui devra notamment finaliser « la révision des plans de gestion des déchets (déchets dangereux, déchets du BTP) et de les fusionner » ou encore étendre le quai de transfert de Saint-Georges de l’Oyapock pour le transformer en déchetterie. Le CCT de Guyane, à l’initiative des élus locaux, compte également « structurer fortement et rapidement le réseau de transport collectif, pour répondre aux enjeux énergétique et sociaux de demain et dynamiser l’intensité urbaine du cœur de l’agglo (Cayenne, Matoury, Rémire-Montjoli) ».
Le projet « consiste en la réalisation de deux lignes de TCSP de type Bus à Haut Niveau de Service (BHNS), entre le centre de Cayenne (Place du Marché-Vieux Port), et d’une part le rond-point des Maringouins au sud, et d’autre part, le quartier de Mont-Lucas à l’est. Le tracé aménagé présenté au stade des études actuelles 10,1 km et 23 stations ». Le coût total, estimé à 154,9 millions d’euros, sera supporté à la fois par l’État, le FEDER et la Communauté d’agglomération. Dernier projet contenu dans le CCT de Guyane : le doublement du Pont de Larivot pour un montant de près de 100 millions d’euros.
Définition des CCT :
Les contrats de convergence et de transformation (CCT) sont prévus par la loi Égalité réelle outre-mer. Ils constituent la déclinaison des plans de convergence, documents stratégiques prévus par la même loi et identifiant, sur une période de 10 à 20 ans, les grandes priorités d’action du territoire.
Négociés entre les préfets et les collectivités signataires depuis septembre 2018, les CCT prennent en compte les conclusions des Assises des outre-mer ainsi que les 17 objectifs de développement durable. Couvrant la période 2019-2022, les CCT remplacent dans les départements d’outre-mer, les contrats de plan Etat-Région et, dans les collectivités ultramarines, les contrats de développement.
Par rapport aux contrats qu’ils remplacent, les CCT couvrent un périmètre budgétaire plus large, incluant dans la contractualisation des crédits de ministères supplémentaires (ministère des sports, secrétariat d’État chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations) et des principaux opérateurs de l’Etat et associent à la contractualisation, aux côtés des collectivités régionales et départementales, les principaux groupements de communes.