À gauche, Thierry Santa réélu Président du Congrès aux côtés de Phillipe Germain ©Congres de la Nouvelle-Calédonie.
Thierry Santa (LR) a été réélu jeudi pour un an à la présidence du Congrès de la Nouvelle-Calédonie,confirmant l’apaisement des tensions à droite à la veille d’échéances cruciales pour l’archipel. C’est en effet la première fois depuis 5 ans que le Congrès reconduit son président pour un deuxième mandat.
Thierry Santa, 49 ans, a été élu au premier tour de scrutin avec une majorité absolue de 29 voix sur 54. Le candidat indépendantiste, Roch Wamytan, a réuni 25 suffrages, se félicitant d’avoir fait « le plein des voix » des deux groupes nationalistes. Après plusieurs années de déchirements et de réconciliations avortées, la droite non indépendantiste s’est assagie depuis un an, en raison notamment de l’approche du référendum d’autodétermination, qui aura lieu d’ici 2018, et du repli de l’économie dû à la chute des cours du nickel. « La prise de conscience qui avait déjà permis mon élection l’an dernier a persisté. Nous avons la nécessité de travailler ensemble sur les sujets fondamentaux », a déclaré Thierry Santa. « Nous avons la responsabilité de poursuivre ce processus de paix, il nous reste à franchir une dernière étape dans notre marche vers le destin commun. Nos différences peuvent devenir nos caractéristiques communes, cherchons les valeurs qui nous rassemblent pour aujourd’hui et demain, » a-t-il expliqué en faisant référence aux travaux en cours sur les valeurs encadrés par les missionnaires de l’Etat et qui seront restitués en comité des signataires en octobre prochain.
Interrogé sur le risque que les rendez-vous électoraux de 2017 (législatives, sénatoriales et présidentielle) contrarient cette accalmie, il a plaidé « pour un débat démocratique », qui « ne remette pas en cause fondamentalement ce travail en commun « . Dans son discours, Thierry Santa a réaffirmé ses convictions en faveur du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France, tout en prônant le consensus avec les indépendantistes kanak. « Je suis partisan d’une Calédonie française, l’Etat régalien est le seul garant du vivre ensemble (…). Toutefois, je me dois de respecter l’opinion de ceux qui pensent que nous sommes aujourd’hui suffisamment émancipés pour y arriver seuls », a-t-il déclaré. Sur le plan économique, le nouveau président du Congrès est revenu sur le contexte local difficile. Il s’est dit favorable à l’élaboration d’un nouveau schéma minier. Dans ce cadre, « l’adoption d’une stratégie minière partagée – qu’il reste à élaborer – est aujourd’hui urgente et importante. » Le Congrès votera donc un nouveau schéma minier.
Comme chaque année, les 54 Conseillers étaient réunis en séance publique solennelle dans le cadre de l’ouverture de la nouvelle session ordinaire. Une première séance, logiquement et traditionnellement, consacrée au renouvellement annuel des instances de la première institution du territoire. Avant la composition de la quinzaine de commissions du Congrès, c’est avant tout l’élection du Président et des membres du Bureau qui constituent le programme de la matinée. Deux candidatures se sont opposées, celles de Thierry Santa pour la liste loyaliste Calédonie Ensemble – Les Républicains et de Rock Wamytan pour la liste UC – FLNKS et Nationalistes.
Avec AFP