Congrès ACCD’OM: L’Union Européenne et les collectivités ultramarines, des relations étroites à renforcer

Congrès ACCD’OM: L’Union Européenne et les collectivités ultramarines, des relations étroites à renforcer

© Outremers 360

Après la ville du Moule, les débats de la troisième journée du Congrès de l’ ACCd’OM se sont tenus dans la ville de Saint-Claude. Les travaux se sont articulés autour de l’importance et de la qualité des relations entre l’Union Européenne et les collectivités d’Outre-mer. La question du recyclage des déchets a été également abordée lors de cette journée.

Les relations entre l’Union Européenne et les outre-mer, thème central de la 3ème journée de Congrès de l’ACCD’OM. Trois experts pour en parler: Christophe Moreux de la direction politique territoriale de l’AFCCRE, Sévérine Julan, directrice de la cellule partenariale de la Région Guadeloupe et Lisa Bonnet, représentante du Ministère des Affaires Etrangères. A noter la participation à ce débat du Député européen, Louis-Joseph Manscour. La question de l’apport de l’Europe au développement des territoires ultramarins prend un relief particulier au moment où se tient en Guyane la Conférence des RUP, en présence de Jean-Claude Juncker, le Président de la Commission Européenne et du Président de la République Emmanuel Macron.

L’Europe intervient dans l’économie de nos territoires avec des sommes importantes par le biais de ce que l’on appelle « les fonds européens ». Sévérine Julan explique que le FEDER pour les RUP (les régions ultra-périphériques) et le FED pour les  PTOM (pays et territoires d’outre-mer) sont des outils de développement qui montrent la territorialisation de l’action européenne dans ces territoires. L’Etat par le biais du Ministère des affaires étrangères, accompagne les coopérations internationales initiées par les collectivités territoriales d’outre-mer.  Sur le plan diplomatique, les RUP et les PTOM font figure de  têtes de pont pour  cette Union Européenne. D’où l’importance pour la France et l’Europe de maintenir  une présence dans les régions hors hexagone par le biais de ses territoires français. D’autant qu’avec la loi Letchimy, l’Etat reconnaît la participation de l’Outre-mer dans la diplomatie française. Un outil supplémentaire dont les territoires peuvent bénéficier.

Pour les intervenants, il faut aller plus loin: ils insistent sur l’urgente nécessité d’un fort lobbying auprès des instances européennes pour défendre la spécificité des collectivités d’outre-mer et leurs produits, notamment le rhum et le sucre.  En effet, cette spécificité est parfois remise en cause dans certains cercles. D’où le cri d’alarme insistant du Député européen Louis-Joseph Manscour, qui appelle à la vigilance. « Ne baissons pas la garde », dit-il. « Mieux, sanctuarisons les acquis ». Le député Manscour ne perd pas de vue que « même si la politique de l’Union Européenne est souvent décriée, les actions de l’Institution restent toutefois importantes.  Elles impactent en permanence notre quotidien ( infrastructures routières, construction de lycées, d’écoles…)».

Autre élément de la journée, l’intervention de Bruno Garnier,  ingénieur en énergies renouvelables. Bruno Garnier prend en exemple la Martinique où sur plus de 50 000 appareils électriques jetés, la moitié est encore en état de marche ou réparable. L’expert suggère la création de filière de récupération et de réparation: un projet, source d’emplois locaux pour les collectivités et qui améliore l’environnement. Le DGS de la ville d’Acoua à Mayotte cite en exemple l’initiative de sa municipalité qui a mis en place une filière de collecte et réparation des appareils ménagers usagés, une filière qui emploie des jeunes de sa commune. Autre initiative: celle de la ville de Touho en Nouvelle-Calédonie. Son représentant Alphonse Pouanine propose l’instauration d’une taxe pollueur-payeur pour préserver l’environnement.