Deux accords régionaux supplémentaires sur l’échange d’information maritime et la coordination d’opérations en mer ont été signés à Maurice ce 29 avril 2018, concluant ainsi la Conférence sur la sécurité maritime dans l’Océan indien, organisée sous la présidence de la République de Maurice et de la Commission de l’Océan indien.
Elaborés dans la cadre du programme de promotion de la sécurité maritime en Afrique orientale et australe et océan Indien (MASE), ces accords régionaux scellent la création de deux centres de coopération après 3 ans de discussions. Il s’agit du Centre régional de fusion de l’information maritime (CRFIM), basé à Madagascar. Il sert notamment à la sécurisation des trafics maritimes dans le Sud-Ouest de l’océan Indien. Il est complété par le Centre régional de coordination opérationnelle (CRCO) situé aux Seychelles. Ces accords marquent également la volonté des Etats de la région de renforcer leur coopération dans le domaine de la sécurité maritime. « Il ne s’agit pas seulement d’un accord pour la sécurité mais également un accord pour la sûreté pour notre région », a déclaré le Secrétaire général de la Commission de l’Océan indien Hamada Madi.
Les signataires des deux accords MASE sont l’Union des Comores, la République de Madagascar, la République de Maurice, la République des Seychelles, la République de Djibouti. La France représentée par Luc Hallade, l’ambassadeur délégué à la coopération régional dans l’océan Indien a précisé ces accords seront signés dans les prochains jours.
Soutien de l’Union Européenne et du Conseil de Sécurité de l’ONU
L’Union européenne, premier partenaire au développement de la région et bailleur du programme MASE, a indiqué sa volonté de continuer à soutenir les Etats de l’océan Indien occidental. Ainsi, l’ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne, Marjaana Sall, a annoncé « une enveloppe supplémentaire de 5 millions d’euros de l’Union européenne en appui à l’opérationnalisation des Centres régionaux de Fusion de l’information maritime à Madagascar et de Coordination des opérations en mer aux Seychelles ». A cela s’ajoutent d’autres financements, notamment dans le domaine des pêches, de la sûreté et la sécurité portuaire ou encore de la lutte contre les effets du changement climatique, a-t- elle précisé.
5 pays #Comores, #Madagascar #Maurice #Seychelles et #Djibouti signent les 2 accords majeurs #MASE sur l’échange et partage d’information maritime et la coordination des opérations de l’Etat en mer. Grand pas en avant pour promouvoir la #sécurité #maritime dans l’AfOA OI pic.twitter.com/NEtxzz9JE8
— #MASE Programme (@MASE_programme) 29 avril 2018
En parallèle de la signature de « ces accords historiques », les participants à la conférence ministérielle sur la sécurité maritime dans l’océan indien ont adopté la Déclaration ministérielle des Etats de l’Afrique orientale et australe et de l’océan Indien. Au total, ce document composé de 45 recommandations, renouvelle l’engagement des Etats de la région à amplifier leurs actions pour lutter contre les crimes et menaces dans l’océan indien.
« C’est bien la volonté politique qui conditionne l’action d’un État, son engagement concret à lutter contre tous les crimes et menaces en mer. C’est bien la volonté politique qui, seule, décidera de la portée de notre coopération pour que chacun de nos États-membres puisse véritablement tirer profit d’une croissance nouvelle et nécessairement durable basée sur le potentiel de nos océans. », at-il ajouté.
Le gouvernement mauricien et la Commission de l’océan Indien ont également félicité le soutien des 5 membres du conseil de Sécurité de l’ONU .
« Construire un nouveau chapitre de nos économies autour de l’océan »
Le Premier ministre Pravind Jugnauth, assistant à la signature des accords de coopération entre la COI et la République de Maurice avec l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime portant sur la lutte contre les trafics illicites, a mis l’accent sur le lien entre sécurité et développement. « En tant que petites îles souvent dépourvues de ressources naturelles terrestres, nous aspirons à développer nos vastes espaces maritimes et à construire un nouveau chapitre de nos économies autour de l’océan. Pour que cela se matérialise, nos mers doivent être sûres et nous devons débloquer les ressources nécessaires en ce sens », a-t- il soutenu.
Ils étaient plus de 180 délégués, dont des ministres de la Défense, de l’Intérieur, des Affaires étrangères ainsi que des hauts responsables d’institutions multilatérales, venant d’une quarantaine d’États et organisations régionales et internationales à assister, depuis le jeudi 26 avril, à cette conférence ministérielle organisée conjointement par la Commission de l’océan Indien et l’État mauricien avec le soutien de l’Union européenne.
« Ce fût un grand succès ! », résume Maneesh Gobin, le représentant du ministre de la Justice de Maurice au sujet de la Conférence ministérielle sur la sécurité maritime qu’il a présidé au nom du ministre des Affaires étrangères et président du Conseil de la Commission de l’océan Indien (COI), Seetanah Lutchmeenaraidoo.