©Polynésienne des Eaux
Pour la seconde journée de la Conférence environnementale du Pacifique à Bora Bora, les participants venus de Nouvelle-Calédonie, de Wallis et Futuna, des Samoa et de Polynésie se sont penchés sur l’utilisation du numérique et des nouvelles technologies pour la gestion de l’eau et des déchets, et particulièrement sur le traitement des déchets à l’occasion de la troisième table ronde, ce mercredi 27 septembre.
« Dans quelle mesure les outils intelligents développés par les entreprises peuvent-ils servir à mieux gérer les ressources en eau et le traitement des déchets ? », s’est interrogée Nicole Levesques, directrice de cabinet auprès du ministre polynésien en charge du Numérique, Jean-Christophe Bouissou, en ouverture de la deuxième table ronde de la conférence environnementale du Pacifique.
À Nouméa, par exemple, l’application Va bene « a révolutionné la collecte des déchets », explique Aurélie Pavageau, directrice déléguée de Star Pacifique Nouvelle-Calédonie, branche déchets de Suez. « Les entreprises peuvent se connecter par email sur l’application et elles passent commande en trois étapes : elles choisissent leur prestation (mettre une benne ou l’enlever, quand, quel type de contenant), puis elles précisent le type de déchets concernés avant de confirmer leur demande », détaille la Polynésienne des Eaux, co-organisatrice de la Conférence, dans un communiqué. « C’est une application très simple, qui permet d’être réactif », souligne de son côté Aurélie Pavageau.
La télé-relève des compteurs : une innovation qui séduit aussi l’Hexagone
En Polynésie française, « un travail important est effectué pour réduire les fuites », assure la Polynésienne des Eaux. « Cela passe, à Bora Bora, par de nouveaux compteurs liés à une antenne qui donne accès à des relevés quotidiens », poursuit-elle. Moanatea Leu, Responsable réseaux de la filiale de Suez en Polynésie explique : « Des alertes sont paramétrées, ça permet de signaler très rapidement une fuite chez un particulier, dès qu’on s’aperçoit que la consommation est anormalement élevée ».
Déjà en place à Bora Bora, « la télé-relève des compteurs est une innovation qui est appelée à se développer » et peut, selon François Moreau, directeur commercial Suez Smart solutions, être « adaptée ». L’entreprise a d’ailleurs remporté le marché de la ville de Paris et utilise le même programme pour des villes de plus petites tailles. « Plate-forme de service modulable à l’infini », la télé-relève permet en outre de sécuriser l’approvisionnement en eau et de préserver la ressource, mais elle peut aussi être adaptée pour l’éclairage public, les feux tricolores, ou encore les données de vidéo-surveillance.
Encore faut-il, pour mêler le numérique à la gestion de l’eau et des déchets, disposer d’une connexion viable. Pour cela, les autorités polynésiennes attendent la mise en service des câbles Manatua et Natitua, qui « devraient permettre de répondre aux besoins des communes et des entreprises d’ici quelques mois ».
« Plus vous triez, moins vous payez ! »
Dans la même journée du mercredi 27, la troisième table ronde de cette Conférence environnementale du Pacifique a « permis d’observer les progrès effectués pour valoriser les déchets dans les îles ». « On est juste de passage sur cette planète, objectif est de laisser empreinte la plus petite possible », plaide Winiki Sage, le président du CESC et de la FAPE (Fédération des associations de protection de l’environnement). Et pour mobiliser la population, la commune du Mont-Dore en Nouvelle-Calédonie fait appel aux « éco-éducateurs qui se déplacent si besoin pour expliquer comment faire le tri de ses ordures », rapporte Thierry Martinez, directeur des services techniques et de la proximité de la ville.
En Polynésie française, ces incitations passent par une « politique tarifaire incitative au traitement des déchets. Plus vous triez, moins vous payez ! » résume Benoît Layrle, directeur général de Fenua Ma, syndicat spécialiste du tri sélectif en Polynésie. « Un bon tri des déchets est la condition essentielle à leur valorisation », insiste la Polynésienne des Eaux, « certaines entreprises polynésiennes innovent dans ce domaine ». Comme le rapporte Sandrine Ouiazm, de l’Ademe, le laboratoire de cosmétologie du Pacifique sud a lancé une « réflexion sur la valorisation de l’ensemble de ses déchets dans son activité, et notamment des tiare et de l’huile de coco ».
Pour la dernière journée et dernière table ronde de cette Conférence environnementale du Pacifique, ce sont les outils de financement qui ont été abordés par la centaine de participants, ce jeudi 28 septembre.