Barbara Pompili en Guyane: « Je suis venue me rendre compte du potentiel économique grâce à la biodiversité »

Barbara Pompili en Guyane: « Je suis venue me rendre compte du potentiel économique grâce à la biodiversité »

En déplacement en Guyane du 7 au 13 octobre, la Secrétaire d’Etat à la Biodiversité Barbara Pompili a fait un bilan de son séjour sur les antennes de Guyane 1ère. Un séjour notamment marqué par une polémique sur l’orpaillage.

« La mine aujourd’hui c’est 500 emplois, on a 20.000 chômeurs, (…) quand on regarde le développement du potentiel économique de la Guyane, on doit chercher quels sont les potentiels qui ne sont pas aujourd’hui développés », avait déclaré en conférence de presse la Secrétaire d’Etat à la Biodiversité, défendant l’activité minière dans la mesure où les orpailleurs « doivent respecter la réglementation française, améliorée par la loi biodiversité ». Huit associations anti-mines et groupes politiques, tels que le Collectif des premières nations, Cap 21 et Guyane Ecologie, ainsi que le Conseil scientifique du Parc amazonien ont dénoncé les propos de la Secrétaire d’Etat à grands coups de lettres ouvertes.

« On a des problèmes de contamination fœtale, on craint pour les générations futures (…). Il y a aussi tout un problème au niveau social, avec des phénomènes d’insécurité et d’attaques » a affirmé Marie Fleury, Présidente du Conseil scientifique du Parc amazonien, mettant en exergue les 15% des habitants du Haut-Maroni victimes de contaminations au mercure. « On était surpris qu’elle sorte de son rôle et fasse la promotion de l’activité aurifère » a de son côté lancé Harry Hodebourg, des associations Cap 21 et Maïori Nature Guyane. « Je suis venue en Guyane une semaine pour me rendre compte des réalités du terrain. J’ai vu les dégâts causés par l’orpaillage illégal (…). Il faut lutter et j’étais avec les gendarmes et les militaires qui font un gros travail sur le terrain » s’est défendue Barbara Pompili.

Au gauche l'Oyapock, à droite, la rivière Camopi, impactée par les boues de l'orpaillage illégal © PAG

Au gauche l’Oyapock, à droite, la rivière Camopi, impactée par les boues de l’orpaillage illégal ©PAG

Sur le plateau de Guyane 1ère, la Secrétaire d’Etat a tenté d’expliquer ses propos. « Je vais dire les choses réellement sur cette question des mines et du développement économique de la Guyane » a-t-elle insisté « parce que c’est pour ça que je suis venue, pour me rendre compte du potentiel économique grâce à la biodiversité. Justement, sur les mines légales, elles représentent 500 emplois. Aujourd’hui, il y a 20 000 chômeurs en Guyane et le chômage, à mon avis, peut être réglé par le développement basé sur la biodiversité: le tourisme de nature, l’artisanat, c’est ça que je suis venue voir », affirmant ainsi que l’orpaillage et le secteur minier ne peuvent à eux seuls régler le problème du chômage en Guyane. Durant son séjour, la Secrétaire d’Etat a également rencontré le Comité consultatif des populations amérindiennes et bushinenge qui a réclamé des garanties dans la loi contre la biopiraterie, des précisions sur l’orpaillage illégal et l’application des textes concernant le consentement autochtone.