99ème Congrès des Maires: « Nous ne sommes pas pris en considération comme nous devons l’être »

99ème Congrès des Maires: « Nous ne sommes pas pris en considération comme nous devons l’être »

Le dernier congrès des Maires avant la présidentielle et les législatives de 2017 a débuté aujourd’hui à Paris avec une journée consacrée aux élus ultramarins. De la Guyane à la Polynésie, ces derniers appellent à un rattrapage économique et financier pour améliorer la situation des collectivités.                                                                                                                                                                 

Tous les feux sont au rouge! clame David Riche, président de l’association des maires de Guyane. Le ton est donné par le maire de Roura lors du 99ème congrès des maires ce 30 mai. Lors de cette journée consacrée aux élus d’Outre -mer, la question des ressources financières a cristallisé les débats durant la matinée. Les édiles ultramarins sont tous d’accord pour favoriser un rattrapage financier identique à celui des communes de l’Hexagone. Pour Georges Patient, le maire de Mana et auteur d’un rapport sur l’impact de la réforme de la dotation globale de fonctionnement sur les communes ultramarines parle même d’une priorité. «Je considère que nous sommes victimes d’une sorte de discrimination. Jusqu’à maintenant, nous ne sommes pas pris en considération comme nous devons l’être, à la différence des communes défavorisés de la France hexagonale » explique George Patient. Une inégalité de traitement qui fragilise encore la situation financière des communes, déjà très tendue. « Beaucoup de communes en Outre-mer, en déficit, connaissent des difficultés à remplir leurs missions de service public », poursuit-il. Actuellement , la  moyenne des des parts figées de la DGF est de 59 euros/habitant dans les communes des DOM contre 153 euros/ habitant pour les communes de l’Hexagone. Un contexte que connaît le gouvernement puisqu’en novembre dernier, Marilyse Lebranchu, alors Ministre de la Décentralisation et de Fonction Publique avait reconnu une « injustice ». Cette différence d’égalité se retrouve également  au niveau des collectivités ultramarines. Pour Sylviane Terooatea, maire de Uturoa, sur l’île de Raiatea en Polynésie Française, il est nécessaire de revoir les relations entre l’Etat et les communes ultramarines. « Aujourd’hui, on nous impose la baisse des dotations. L’idéal aurait été qu’on nous demande notre avis. En réalité, ce sont nos administrés  qui en pâtissent. On refuse de faire payer nos administrés pour une décision de baisse de dotation de l’Etat».  

Un devoir d’accompagnement de l’Etat

François Baroin, le président de l’Association des Maires de France a rappelé l’importance du soutien de l’Etat. « Les communes en Outre-mer sont soumises aux mêmes problèmes que les autres communes de France, mais ces derniers sont multipliés par 3 ou 4. C’est un devoir de l’Etat d’accompagner les politiques publiques de rééquilibrage, d’égalité réelle. C’est pourquoi les présidents d’associations de communes ultramarines portent aujourd’hui un discours d’alerte  rouge l’égard de l’Etat. C’est la raison pour laquelle nous demandons au cours de ce congrès de lever ce qui est vécu comme une guillotine, à savoir la tranche 2017 des baisses de dotation». L’association des communes et des collectivités d’Outre-mer d’ailleurs profité de cette journée pour remettre sa dernière étude sur les « incidences de la réduction et de la réforme des dotations d’Etat sur la Dotation globale de fonctionnement (DGF).Pour assurer la continuité des services publics, certaines communes ultramarines choisissent de  mutualiser leurs moyens. C’est le cas de la mairie de Sainte-Rose, comme nous le souligne son édile Claudine Bajazet. « En Guadeloupe, nous faisons jouer un certain de principe de solidarité, notamment en termes de logistique par exemple qui nous permettent de faire des économies. De même, avec nos agents, nous mettons en place des dispositifs pour mutualiser les efforts », ajoute-t-elle. Après ces questions financières, la seconde partie des discussions s’est déroulée à la Mairie de Paris  en présence de George Pau-Langevin et de la Sécrétaire d’État chargé de l’Egalité réelle, Ericka Bareigts autour de trois tables rondes : prévention de la délinquance, développement local et égalité réelle.