2020 en Nouvelle-Calédonie : Sonia Backès veut « redonner souffle et dynamisme à l’économie et proposer un projet nouveau »

2020 en Nouvelle-Calédonie : Sonia Backès veut « redonner souffle et dynamisme à l’économie et proposer un projet nouveau »

©Outremers360 (archives)

Sonia Backès, présidente de l’assemblée de la Province sud, et deuxième de notre série d’interviews de figures politiques calédoniennes, revient sur une année 2019 importante pour les Calédoniens, appelés à renouveler leurs assemblées représentatives. 2020 le sera tout autant, avec notamment le deuxième référendum d’autodétermination.

Outremers360 : Quel bilan dressez-vous de l’année 2019 ?

Sonia Backès : Je veux retenir de cette année que les Calédoniens ont conforté leur choix du 4 novembre 2018. Le 12 mai dernier, ils ont voté massivement en faveur de ceux qui se sont toujours battus pour que la Nouvelle-Calédonie reste dans la France. Parce que nous avons toujours assumé nos positions de manière claire et sans ambiguïté, l’Avenir en Confiance soutenue par une majorité de Calédoniens a remporté une victoire historique.

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Les Calédoniens nous ont également confié le mandat de changer de politique économique, de redonner souffle et dynamisme à notre économie et de proposer un projet nouveau. C’est ce à quoi nous travaillons sans relâche depuis maintenant sept mois, ce dont se rendent d’ailleurs bien compte les Calédoniens. Les choses changent et ils le voient.

Quelles sont les perspectives pour l’année prochaine ?

Parce que la situation budgétaire nous impose d’agir de manière différente, nous mettons en place une nouvelle organisation administrative afin que la province Sud soit plus efficace encore, plus réactive et plus proche des administrés. Parallèlement, nous avons mis en œuvre un certain nombre de plans et de programmes que nous allons mener à bien, je pense notamment au plan contre la délinquance, à l’aide au logement, à l’effort que nous allons porter sur l’enseignement et bien sûr aux mesures de relance de l’économie dans lesquelles la province Sud est totalement inscrite.

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2020, c’est surtout le deuxième référendum. Une nouvelle consultation que les Loyalistes, à l’exception de Calédonie Ensemble, aborderons ensemble et de front afin que la victoire du Non à l’indépendance soit amplifiée. Nous pensons que cette unité au travers du « Front Loyaliste » est de nature à mobiliser davantage l’électorat Loyaliste puisqu’au premier référendum, nous étions partis séparés.

Quel est le budget alloué pour l’année prochaine ? Est-il en hausse ou en baisse ? Pourquoi ?

Le budget 2020 de la Province sud se monte à 53,5 milliards (XPF, ndlr), soit une baisse de 2,46 milliards par rapport au budget 2019. Cependant, malgré les difficultés budgétaires et la situation dans laquelle nous avons trouvé l’institution lorsque nous sommes arrivés aux affaires, nous maintenons une forte capacité d’investissement : 9,6 milliards ! Il faut le souligner. Nous avons fait le choix d’un budget qui limite les dépenses de fonctionnement, tout en renouvelant l’effort sur ce que je qualifie de « bouclier social », à savoir l’enseignement, la santé et le social.

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La Province sud fait des choix budgétaires forts pour préserver les acquis, bâtir de nouveaux projets et participer à ce grand mouvement de retour de la confiance.

Comment la Province sud se prépare-t-elle au référendum prévu en septembre 2020 ?

Du point de vue institutionnel, nous participons à la campagne en faveur de l’inscription des natifs non kanak sur les listes électorales. Et par ailleurs, toujours avec l’État, nous ferons tout pour que cette deuxième consultation se passe dans les meilleures conditions possibles et que les résultats ne soient pas contestables. Je suis présidente d’une assemblée provinciale qui a voté contre l’indépendance à 74,12%, mais qui a compté 19 152 abstentions. Tous les abstentionnistes ne sont pas Loyalistes, mais ils représentent néanmoins une forte proportion. Nous devons donc tout faire pour les convaincre d’aller voter non le 6 septembre prochain, en défendant nos positions et en présentant un véritable projet dans la France.

Propos recueillis par Amélie Rigollet.