© Fédération des EPL
La 14e édition de la Conférence des Entreprises publiques locales Outre-mer se tient du 10 au 14 juin 2019 à Mayotte et à La Réunion. A l’occasion de cet évènement, Outremers 360 vous propose de découvrir tout au long de cette semaine, une série consacrée à ces structures qui participent à l’aménagement des territoires et à leurs économies. Après la revue des terrains d’actions de ces structures publique locales en Outre-mer, zoom sur les EPL de l’océan Indien où le mouvement est marqué par une forte densité et une activité dynamique.
L’ampleur du mouvement des Entreprises publiques locales à la Réunion et à Mayotte est remarquable. Trente-huit structures agissent aujourd’hui au quotidien – ce qui est conséquent pour des territoires qui comptent un peu plus d’1,1 million d’habitants – et leur nombre devrait s’accroître dans les prochaines années.
Un mouvement des EPL dense
Parmi elles, sont recensées 22 Sociétés d’économie mixte (Sem), 15 Sociétés publiques locales (Spl) et 1 Société d’économie mixte à opération unique (SemOp). Mayotte en dénombre 3, tandis que la Réunion en comprend 35. Si le tourisme, la culture, les loisirs, l’environnement ainsi que les réseaux figurent parmi les plus importants, tous les secteurs d’activité sont bien représentés. Signalons que la Réunion est précurseur dans celui des services à la personne.
L’essor des Epl dans les territoires français de l’océan Indien s’inscrit dans la tendance ultramarine à recourir aux potentialités de l’économie mixte. Les différentes collectivités compétentes à la Réunion et à Mayotte se sont pleinement appropriées les solutions proposées par les Epl, en s’appuyant sur leurs Sem, mais aussi en créant de nombreuses Spl, et même la première SemOp ultra-marine, en mars 2018. Elles représentent aujourd’hui 63 % de l’actionnariat de ces Epl, avec une forte implication des institutions régionales et départementales. La Banque des territoires, ses filliales, ainsi que l’Agence française de développement sont aussi présentes.
L’activité des Epl est incontournable dans la vie locale à Mayotte et la Réunion. Elles ont généré au total plus de 520 millions d’euros de chiffre d’affaires, en 2017, et affichent un volume d’activité moyen supérieur à la moyenne nationale. Elles emploient directement près de 3 670 salariés, auxquels s’ajoutent plus de 8 000 emplois par effet d’entraînement. À l’instar de ce qui est observé par l’ensemble du mouvement, les Epl sont ainsi au cœur d’un écosystème qu’elles contribuent à dynamiser.
À un quadrillage serré des territoires de Mayotte et de la Réunion par les Sociétés d’économie mixte s’ajoute un maillage dense par les Sociétés publiques locales. Bien que les Spla (Sociétés publiques locales d’aménagement ) et les Spl aient été créées respectivement en 2006 et en 2010 au niveau national, les différentes collectivités locales se sont vite appropriées les solutions offertes par ces nouvelles structures. Elles ont su profiter à plein de la complémentarité de la gamme des Epl. La création de la société « Eaux de la Possession » en 2018, ainsi que les deux projets initiés depuis dans l’ aménagement et dans l’énergie suggèrent que les potentialités de la SemOp ont aussi été rapidement identifiées et qu’elle pourrait connaître un essor similaire dans les prochaines années.
Un contexte différent pour les Epl mahoraises et réunionnaises
Apparaissent toutefois des disparités géographiques. Mayotte et la Réunion n’ont en effet pas assimilé le modèle des Epl de la même manière.
La départementalisation récente de l’île mahoraise a sans doute freiné son développement, mais la réflexion sur un développement structurel local par le biais des Sem, Spl et SemOp est actuellement en train de mûrir auprès des pouvoirs publics locaux.
Même si une Epl y est dénombrée pour 90 000 habitants (contre 1 pour 25 000 habitants à la Réunion et 1 pour 51 000 habitants dans l’ensemble de la France), les volumes d’activité des structures existantes, et notamment de la Sem Électricité de Mayotte et de la Société immobilière de Mayotte, sont toutefois importants.
Le poids des Epl de l’océan Indien se mesure aussi à l’aune de leur répartition sectorielle. En dehors du secteur historique du logement-la Société immobilière du département de la Réunion a été créée en 1949 – de nombreux champs d’activité sont couverts. L’environnement et les réseaux constituent le domaine dans lequel le plus de Sem, de Spl et de SemOp sont recensées (8 structures). Le nombre de structures dans le secteur du tourisme, de la culture et des loisirs, dans celui de l’aménagement, ainsi que dans celui de la mobilité est supérieur à 5. Le champ des services à la personne comptabilise quant à lui deux
Sociétés publiques locales. Il s’agit d’un secteur d’avenir et la Réunion accueille aujourd’hui deux sociétés sur les trois qui existent en Outre-mer dans ce secteur.