Parc national de Guadeloupe ©DeAgostini / Getty Images
A l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP14) qui a lieu actuellement en Égypte, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a annoncé l’inscription de dix sites naturels français sur sa Liste verte des aires protégées, parmi lesquels, le Parc naturel de Guadeloupe et la Réserve nationale des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).
« La France est aujourd’hui le pays qui compte le plus de sites naturels protégés avec cette certification mondiale, récompensant une gestion efficace », s’est félicité le Comité français de l’UICN dans un communiqué. Avec le Parc national de Guadeloupe et la Réserve naturelle nationale des TAAF, ont également été distingués l’Espace naturel sensible du Marais d’Episy (Département de Seine-et-Marne), le Parc national des Pyrénées, le Parc naturel marin d’Iroise, la Réserve naturelle nationale de Cerbères-Banyuls, la Réserve Biologique Intégrale Bois du Loc’h, le Parc marin de la Côte bleue, la Réserve Nationale de Chasse et de Faune Sauvage d’Orlu et le Parc naturel régional des Vosges du Nord.
« Grâce à l’action du Comité français de l’UICN, les espaces protégés français ont pris une part active dans le développement de la Liste verte depuis son lancement en 2014 », indique encore le Comité français de l’UICN. « Un groupe d’experts présidé par Jean-Philippe Siblet, Directeur de l’expertise au Muséum national d’Histoire naturelle, a été mis en place pour promouvoir la Liste verte en France, assurer l’accompagnement de candidatures et contribuer à leur évaluation. L’approche française de la Liste verte a toujours été soucieuse de promouvoir la diversité des candidatures, qui sont représentatives à la fois de la richesse des espaces naturels et de la pluralité des outils de protection. Une attention particulière a été portée à l’équilibre entre les écosystèmes terrestres et marins, de plaine et de montagne, en métropole comme en outre-mer ».
« Le classement de ces sites constitue une reconnaissance internationale de la qualité de la gestion et de la gouvernance de ces aires protégées françaises », salue le Comité français de l’UICN. Le label a également été attribué à des aires protégées en Italie, Espagne, Australie, Chine, Corée du Sud, Kenya, Égypte, Jordanie, Liban, Mexique, Pérou, Colombie et aux Émirats arabes unis. La Liste verte de l’UICN comporte actuellement 39 sites. Pour les prochaines années, environ 250 sites se sont engagés à atteindre le niveau des standards de la Liste verte. « La Californie a par exemple engagé l’évaluation de 124 aires marines protégées et la Commission Européenne appuie un projet pour adapter la liste verte aux spécificités du réseau Natura 2000 dans 21 pays pilotes, dont la France ».
Lors de cette Conférence des Nations Unies sur la Biodiversité, la Confédération des Nations amérindiennes du bassin amazonien a proposé la création d’un espace protégé de 2 millions de km2 dans l’Amazonie, soit la superficie du Mexique.
Qu’est-ce que la Liste verte de l’UICN ?
En plus de constituer une reconnaissance internationale, la liste verte rassemble une communauté d’experts et de gestionnaires soucieux d’améliorer les performances de l’ensemble des aires protégées. Les sites lauréats partagent une responsabilité de premier plan pour guider les autres sites dans la voie de l’excellence. C’est pourquoi le Comité français de l’UICN, avec l’appui du Ministère des affaires étrangères, a mis en place cette année un réseau francophone de la Liste verte, dont le lancement officiel est intervenu à l’occasion de la célébration des lauréats 2018. Ce réseau accompagnera le développement de la liste verte dans les pays francophones. Il compte aujourd’hui 72 membres répartis dans 17 pays.
La Liste verte des aires protégées est à la fois une méthodologie et un label volontaire développé par l’UICN qui vise à accompagner et à reconnaître, à travers le monde, des aires protégées équitables et efficaces qui offrent aux populations et à la nature des résultats durables de conservation, et à en augmenter le nombre. Elle repose sur des standards qui permettent d’apprécier la bonne gouvernance, la planification, l’efficacité de la gestion et les réussites obtenues.
La Liste verte de l’UICN permet également de mesurer et d’accélérer les avancées vers la réalisation de l’Objectif 11 d’Aichi pour la biodiversité des Nations Unies. Ce dernier comporte un engagement des États en termes de superficie d’aires protégées (17% des zones terrestres et 10% des zones marines) et un engagement pour qu’elles soient efficacement conservées et équitablement gérées d’ici à 2020.