Premiers touchés par les réchauffement climatique, les petits Etats insulaires adoptent de nouvelles techniques pour s’adapter face au réchauffement climatique.
Lors de la cérémonie d’ouverture de la signature de l’Accord de Paris, les îles Fidji, les îles Marshall, Nauru, les Palaos et Tuvalu ont été les premiers états du Pacifique à ratifier l’Accord sur le climat. Cependant sur le terrain, ces pays ont mis en place des procédés pour s’adapter au réchauffement climatique. Luc Hardy, vice-président de Green Cross revient tout juste du Pacifique où il a passé quelques jours pour l’évènement Océania 22. Pour cet explorateur qui sillonne depuis une vingtaine d’années les océans, Luc Hardy a constaté les effets du changement climatique.« Plus récemment, des habitations aux îles Fidji ont été complètement rasées par des vagues de 15 mètres», précise-t-il. Luc Hardy a qualifié cette signature « d’historique» mais il retient surtout cette unanimité des acteurs à agir contre le réchauffement climatique. Face à des phénomènes de plus en plus violents et fréquents, le vice-président de l’organisation de Green Cross admet à la fois « l’urgence de la situation »et souligne le « retard pris dans les précédentes négociations climatiques ».
Prise de conscience de la population et apport de la technologie
Toutefois, il reconnait une prise de conscience au niveau des populations. «Le processus d’accord en décembre, de signature aujourd’hui et de ratification dans les prochains mois est important mais les gens n’attendent plus pour agir. Ils trouvent des solutions, s’équipent en matériaux plus solides, changent leurs habitudes. Même si l’accord n’est pas ratifié, les gens avancent tout de même vers une transition énergétique. » ajoute Luc Hardy. Il cite comme exemple la multiplication d’habitations sur pilotis avec de grandes ouvertures pour faciliter le passage du vent aux Îles Fidji. À la question des solutions pour contrer les effets du réchauffement de la planète, le spécialiste a déjà sa petite idée. Luc Hardy mise beaucoup sur la technologie. « Autant les effets du changement climatiques et les conséquences des gaz à effets de serre sont plus graves et arrivent plus vite, autant la technologie semble apporter des solutions plus rapidement et plus économiques de ce que l’on pouvait espérer. J’ai toujours pensé que la technologie serait dans ce domaine environnemental une solution, voire la solution ». Luc Hardy prend pour exemple le nouveau système d’alerte récemment installé au Vanuatu pour prévenir le passage d’un prochain cyclone Pam. En effet, dans les pays pauvres et vulnérables, les données météorologiques sont souvent peu fiables ou totalement absentes. CREWS (Climate Risks and Early Warning Systems) lancé le 2 décembre dernier est une initiative qui vise à augmenter de manière significative les capacités des systèmes d’alerte intégrés multirisques afin d’amplifier la prévention et l’information sur les risques d’événements hydrométéorologiques et climatiques dangereux. Face aux nouvelles pistes comme l’instauration d’une taxe carbone citée par François Hollande entre autres, l’explorateur reste optimiste sur cette lutte contre le changement climatique « malgré le retard accumulé durant les trente dernières années. ». « Je trouve cela intéressant d’aller dans un pays à économie plus modérée comme le Maroc. Avec la construction de la plus grande centrale solaire au monde, c’est un pays qui ouvre la voie dans un continent africain qui est très challengé», conclut-il.