De mémoire de Polynésien, jamais des fortes pluies n’ont engendré autant de dégâts, en une journée. Ce samedi 12 décembre, les intempéries qui ont touché plusieurs archipels du territoire ont laissé une trace considérable sur plusieurs communes de la côte est de Tahiti.
Ce fut un samedi noir sur l’île de Tahiti. Malgré l’alerte orange déployée dans la partie nord de l’archipel des Tuamotu et sur les îles de la Société (Tahiti), rien ne laissait présager des pluies aussi violentes et des dégâts d’une telle ampleur. Les habitants des vallées de la côte est de Tahiti ont tous été pris de court par la rapidité des intempéries et des inondations qu’elles ont entrainé. Au total, 61 maisons ont été balayées par les inondations et coulées de boue et 98 ont été « fortement endommagées », a rapporté Tahiti-infos. Plusieurs rivières sont sorties de leur lit, des routes ont été ensevelies. Pire encore, un homme de 65, porté disparu, a été retrouvé sans vie, ce dimanche. Son corps se trouvait sous les gravats d’un éboulement. Les services de l’équipement et de l’Etat, les militaires, les secours mettent tout en oeuvre pour venir en aide aux sinistrés, rétablir le courant, dégager les routes et accès envahis par les coulées de boue et sauver ce qui reste des foyers endommagés. En une journée seulement, la pluie aura causé autant de dégâts qu’en quelques jours de fortes pluies ou de Cyclone. Pour autant, la saison ne fait que commencer et de tels intempéries ne laissent rien présager de bon.
Un journaliste de la Dépêche de Tahiti, fortement ému par le phénomène, confie sur sa page Facebook avoir « rarement mené des journées comme aujourd’hui, depuis que je fais ce boulot. (…) Je ne crois pas avoir vu un tel désastre, même après le cyclone Oli (ndlr, en 2011) à Tubai ». Emus par l’ampleur des dégâts, les polynésiens se montrent solidaires et l’aide se met d’ores et déjà en place. Sur Facebook, qui reste en Polynésie un canal de communication aussi puissant que les journaux traditionnels, un utilisateur appel la population a déposer vêtements, nourriture et autres denrées au service radiologie du Centre Hospitalier de Polynésie française. À seulement 10 jours des fêtes de Noël, ce petit coup de pouce aux familles sinistrées ne sera pas mal venu, d’autant que les habitants sinistrés vivent généralement dans des vallées, zones pourtant dangereuses mais dans lesquelles vivent une population peu aisée. Question se pose néanmoins sur l’urbanisation et ses failles, effectivement, certaines règles ont du mal à s’adapter à la spécificité des îles, on ferme donc parfois les yeux sur des aberrations qui se transforme en vrai pièges mortels au moindre aléa climatique.