19 ans après sa mise en service, la centrale hydraulique de Saut-Maripa, à Saint-Georges de l’Oyapock, entre dans une nouvelle phase de modernisation. Objectif : fournir la ville en énergie verte d’ici trois ans.
Non raccordée au réseau électrique de Guyane du fait de son éloignement, la commune de Saint Georges de l’Oyapock mise sur les énergies renouvelables pour assurer son approvisionnement énergétique. Pour atteindre cet objectif, Jean-Bernard Lévy, président du groupe EDF en présence des élus de l’est guyanais, a lancé les travaux de la modernisation de l’usine hydroélectrique de Saut Maripa ce 28 novembre 2016. Troisième centrale hydraulique de Guyane en terme de production énergétique (1 MW), l’usine hydroélectrique de Saut Maripa partagera la production de l’électricité avec une centrale biomasse-bois, dont la mise en service est également prévue en 2019.
L’énergie ainsi produite par la centrale hydraulique de Saut Maripa et la biomasse donne naissance au premier smart-grid (réseaux intelligents) 100% énergies renouvelables de Guyane, une première en France à l’échelle d’une ville de 4000 habitants.
Visite avec @J_B_Levy dans l’est guyanais où Saint-Georges sera bientôt la 1ère commune indépendante sur le plan énergétique #edf #Guyane pic.twitter.com/miZNKBlM9H
— Antoine KARAM (@AKaram973) 28 novembre 2016
Leur ajustement permanent à la demande électrique de Saint-Georges sera piloté par un système intelligent installé par EDF. Pour Jean-Bernard Lévy, «cette opération innovante témoigne de l’engagement industriel, environnemental et sociétal d’EDF pour répondre aux défis démographiques et économiques de la Guyane tout en contribuant à sa transition vers les énergies renouvelables. Elle s’inscrit pleinement dans la stratégie CAP 2030 du Groupe qui vise à promouvoir une énergie bas carbone dans les territoires». Rodolphe Alexandre, le président de la Collectivité territoriale de Guyane a souligné par ailleurs que « la commune de Saint-George devient une ville pilote pour l’innovation sur la transition énergétique ». Après l’installation à titre expérimentale de la SmartFlower (énergie solaire) à Cayenne, la réfection de son réseau hydroélectrique et la biomasse, la Guyane se rapproche lentement des objectifs fixés par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte.
La dépendance énergétique de la Guyane en diminution
Selon les chiffres de l’Observatoire Guyane Energie Climat, la Guyane fut dépendante à 79% des énergies fossiles pour son approvisionnement en énergie durant l’année 2014. En 2009, ce taux de dépendance énergétique était de 91%, soit une diminution de 12% en 6 ans. En Guyane, ce taux dépend de la production hydraulique (63% du mix énergétique) et de ses variations annuelles et saisonnières. En cas de sécheresse longue durée, il faut pallier le manque d’énergie que produit la centrale hydroélectrique par les énergies fossiles : les hydrocarbures importés. Parmi les zones non interconnectées, la Guyane et la Réunion sont les départements les moins dépendants des énergies fossiles pour leur approvisionnement énergétique.