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Réuni ce matin en séance hebdomadaire, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie vient d’autoriser l’exploitation d’une centrale photovoltaïque à Waihmene, située sur la commune de Lifou (province des Îles Loyauté). Un véritable bon en avant dans 18 mois pour l’autonomie énergétique de l’île, décrit notre partenaire La Dépêche de Nouvelle-Calédonie.
C’est toujours une bonne nouvelle quand le photovoltaïque remplace des groupes électrogènes. Et c’est exactement ce qui va se passer à Lifou suite à la décision, ce matin, des membres du gouvernement d’autoriser l’exploitation de la centrale de Waihmene. « La production se substituera à celles des deux groupes diesel de l’île et contribuera à faire passer son autonomie électrique de 20 % aujourd’hui, à 51 % à l’horizon 2020 », explique le gouvernement. Le projet Waihmene PV (pour photovoltaïque) constitue la deuxième phase de l’opération Lifou 100% énergies renouvelables portée par Alizé Énergie Engie. La première phase, baptisée projet Drehu PV, a déjà vu le lancement de six centrales photovoltaïques, dont la dernière a été mise en service en mars 2018.
387,4 millions d’investissement
Mené par la société Elanye Énergie – filiale d’Alizés Énergie qui est elle-même une filiale du groupe Engie –, le projet Waihmene PV prévoit la création d’une ferme photovoltaïque au sol d’une puissance de 2 027 kWc (NDLR : Le kilowatt-crête est une notion qui permet de prévoir le rendement des panneaux photovoltaïques et donc de les comparer entre eux), sur une superficie d’environ 2,8 hectares. « Elle sera composée de plus de 6 000 modules photovoltaïques et représente un investissement total de 387,4 millions de francs (environ 3,2 millions d’euros) », précise le gouvernement. Cette ferme photovoltaïque sera raccordée au réseau de distribution publique et disposera d’une unité centralisée de stockage d’énergie (UCS) qui absorbera les surplus d’énergie intermittente. La capacité de stockage de cet UCS sera de l’ordre de 4,6 MWh.
Commandée à distance
L’exploitation de la centrale s’effectuera par télégestion, depuis les locaux d’Alizés Énergie situés au Mont-Dore et à Lifou. Sa mise en service, prévue dans un délai de 18 mois, permettra de réduire immédiatement le coût du système électrique de 38,6 millions de francs par an, en moyenne, soit environ 323 500 euros. « En intégrant l’impact du transport de gasoil évité sur Lifou, le coût évité pour le territoire sur la durée de vie de cette installation (25 ans) s’élève à 1,14 milliard de francs (environ 9,6 millions d’euros) », se réjouit-on.
Cette centrale va permettre à l’île de faire un véritable bon en avant pour son autosuffisance énergétique puisque sa production, ajoutée à celle de Drehu PV, fera passer l’autonomie électrique de l’île à 51 % d’ici à 2020. « L’objectif du Schéma pour la transition énergétique de la Nouvelle-Calédonie, qui vise à atteindre 100 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie électrique de chaque île en 2030 et a minima 30 % en 2020, sera ainsi dépassé dès 2020 », selon le gouvernement. Lors de sa visite en décembre, Edouard Philippe avait inauguré le premier des six sites photovoltaïques du projet Drehu PV à Lifou.