A Paris, la COP 21 bat son plein, 150 Chefs d’Etats négocient ce fameux accord « ambitieux et contraignant ». L’exposition médiatique est l’occasion rêvée pour l’Initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR) d’organiser un colloque et fêter ses 15 ans.
Une soixantaine de personnes étaient rassemblées cet après-midi dans la salle Victor Hugo de l’Assemblée Nationale. Le colloque « Récifs coralliens et changement climatique », organisé dans le cadre des 15 ans de l’Initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR), a été l’occasion de sensibiliser en marge de la COP 21. Les nombreux intervenants, scientifiques, chercheurs et aussi politiques ont, trois heures durant, rappelé l’importance de la santé des océans pour l’équilibre de la planète. Philippe Gomes, député de la Nouvelle-Calédonie (UDI), a quant à lui souligné la faible part de l’Océanie dans les émissions de gaz à effet de serre (0,03%) alors même que les populations insulaires sont les premières touchées. Les conséquences, non seulement environnementales, impactent les modes de vie et l’économie, la pêche étant une des premières ressources des Etats insulaires. À titre d’exemple les récifs coralliens de la Nouvelle-Calédonie apportent, chaque année, 100 millions d’euros au PIB du territoire.
Nous sommes les sentinelles du monde, ce que nous vivons aujourd’hui, le monde le vivra demain
L’Initiative française pour les récifs coralliens (IFRECOR) est née en 1999, déclinaison française de l’Initiative internationale pour les récifs coralliens (ICRI) créé en 1995 par les Etats-Unis. Huit pays, dont la France, se sont associés à cette initiative. Aujourd’hui, ce sont 80 pays qui ont rejoint le « plan d’action », sur la centaine ayant des récifs. En France, l’IFRECOR se donne pour mission d’agir « pour la préservation et la gestion durable des récifs coralliens et des écosystèmes associés (herbiers, mangroves) des Outre-mer français ». Composé de 38 membres au sein du comité national, l’IFRECOR est également animée par huit comités locaux, un dans chaque Outre-mer abritant des récifs coralliens : Guadeloupe, Saint-Martin, Martinique, La Réunion, Mayotte, les îles Eparses, Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et bien sur, la Polynésie française. Philippe Gomes, député de la Nouvelle-Calédonie qui est également à l’initiative de ce colloque a pu répondre à quelques questions d’Outremers360.
La COP 21 a commencé et la Nouvelle-Calédonie semble vouloir en profiter pour sensibiliser aux enjeux climatiques que l’Océanie rencontre, est-ce que vous êtes confiant sur l’issue de la COP ?
Si le monde, aujourd’hui rassemblé à Paris, ne prend pas conscience de l’urgence de la situation et de l’ardente obligation que nous avons d’agir… Parce que d’ores et déjà les conséquences du réchauffements climatique, nous en Océanie, on les vit. L’acidification des océans conduit au blanchissement des récifs, la montée des eaux conduit à la disparition d’un certain nombre d’îles. Ce n’est pas dire, « il va y avoir des conséquences », nous les vivons déjà. Et nous sommes les sentinelles du monde, ce que nous vivons aujourd’hui, le monde le vivra demain. Je crois qu’aujourd’hui, si plusieurs grands présidents sont à la COP 21, participent à ces travaux, c’est bien pour s’investir dans le cadre d’une prise de conscience qui doit être planétaire. Donc oui, j’ai de l’espoir, oui je crois à ce que le Monde se ressaisisse et dise stop à une forme de développement qui tue la planète, scier la branche sur laquelle l’humanité est assise.
Lors de votre discours vous avez non seulement mis en avant les récifs, mais aussi toute les espèces qu’ils abritent et à qui ils permettent la vie, notamment les baleines. L’ambassadeur du Japon, qui n’était pas présent, a tout de même adressé un message. Est-ce qu’il y avait là un signal fort à envoyer au Japon qui a repris la pêche à la baleine aujourd’hui ?
Oui, et le message à envoyer au Japon c’est d’arrêter. Vous ne pouvez pas rester en marge du développement du Monde et continuer comme cela à détruire des espèces quand on sait qu’elles sont menacées. Je crois que seule la pression internationale conduira ces pays, le Japon sur certaines choses, d’autres pays sur d’autres problématiques, à cesser des comportements qui mettent en péril, parfois l’avenir de la planète et d’autres fois d’espèces en voie d’extinction.