Biodiversité : Le Japon reprend la chasse à la baleine

Biodiversité : Le Japon reprend la chasse à la baleine

En marge de la COP 21, voilà une information qui risque de plomber la bonne volonté des grands dirigeants de sauver le Monde. Après un an de suspension, les baleiniers japonais reprennent la route de l’Arctique pour une campagne de chasse « scientifique ».

L’information a été relayée par l’AFP et reprise par le Nouvel Observateur. L’agence gouvernementale japonaise chargée de la pêche l’a confirmé, « deux baleiniers ont quitté Shimonoseki (sud-ouest) avec un patrouilleur de l’agence ce matin, tandis que le bateau-mère a quitté un autre port. Un quatrième baleinier est parti d’un port du nord-est pour rejoindre la flotte ». Une nouvelle qui ne ravit guère les organisations de défense des baleines, cétacés et environnementales en général. Pour l’Human Society International, cette campagne constitue « un crime contre la nature ». En 2014-2015, le Japon a dû renoncer à la pêche à la baleine. L’Australie avait alors saisi la Cour internationale de justice. L’institution, tout comme l’ONU, jugeait alors que le Japon masquait la pêche à la baleine par la recherche, alors que celle-ci serait très certainement liée à des fins commerciales. L’archipel est toujours sous le coup d’une interdiction de pêche à la baleine par l’ONU.

De juillet à octobre, les baleines viennent mettre bas et se protéger dans les eaux polynésiennes. Une fierté pour le territoire et une manne économique considérable ©Sylvain Girardot

De juillet à octobre, les baleines viennent mettre bas et se protéger dans les eaux polynésiennes. Une fierté pour le territoire et une manne économique considérable ©Sylvain Girardot

En Polynésie française, la baleine tient une toute autre place. La Collectivité a été décrétée Sanctuaire maritime des mammifères marins. En 1986, un moratoire protège les baleines de la chasse et en 2002, l’observation des cétacés est règlementée et soumise à autorisation. Les 5 millions de km2 d’eaux polynésiennes sont alors le théâtre privilégié de la reproduction et de la naissance des baleineaux. Chaque année en juillet, quelques centaines de cétacés quittent les eaux froides de l’Antarctique pour donner naissance dans les eaux chaudes du Pacifique équatorial. Elles quittent ensuite le territoire en octobre, lorsque les baleineaux sont assez forts pour entreprendre le voyage retour. Pour celles qui descendent de l’Arctique, ce sont les îles Hawaï qui servent de refuge. L’arrivée des baleines reste un moment fort qui rythme l’année en Polynésie. On peut facilement les observer, près des passes et dans les chenaux profonds, elles offrent aux observateurs des ballets maritimes captivants et impressionnants.

Le Steve Irwin, un des navires de la Sea Shepherd. Une association controversée pour ses actions anti-braconnage ©Sea Shepherd

Le Steve Irwin, un des navires de la Sea Shepherd. Une association controversée pour ses actions anti-braconnage ©Sea Shepherd

3 996 baleines devraient être tuées d’ici 12 ans. Soit 333 par saison, nous révèle le JDD. Selon une récente étude américaine, 2,8 millions de baleines ont été tuées durant le XX° siècle, un chiffre précis qui fait froid dans le dos. De son côté, Paul Watson, emblématique Capitaine de la Sea Shepherd, annonce une reprise des campagnes d’intimidation à destination des baleiniers japonais. La Sea Shepherd « condamne les décisions criminelles du Japon visant à reprendre la chasse à la baleine dans les eaux glaciales de l’Antarctique ». L’ONG prévoit d’envoyer dans la semaine, son navire amiral le Steve Irwin pour lutter contre le braconnage. En Polynésie, les baleines ont une place importante. Dans la mythologie polynésienne, la baleine symbolise l’abondance. Mais surtout, l’arrivée des baleines attire les touristes et représente une manne économique considérable.