Chasse à la baleine : « Un crime international »

Chasse à la baleine : « Un crime international »

Le Japon vient de reprendre une campagne sur 12 ans de pêche à la baleine. Environ 300 devraient être pêchées chaque saison. Partis en décembre 2015, les premiers navires japonais sont rentrées avec, dans leur cales, 333 baleines de Minsk.

« Abominable », c’est en ces termes que l’Australie a dénoncé, ce vendredi 25 mars, l’abattage de 300 baleines par le Japon lors de sa nouvelle campagne de pêche de 12 ans ! « Le gouvernement australien s’oppose de façon claire, absolue et catégorique à la soi-disant « scientifique » pêche à la baleine », a déclaré le ministre australien de l’Environnement, Greg Hunt, « c’est de mon point de vue abominable, un retour vers une ère révolue, a-t-il ajouté. La recherche létale n’a aucune justification scientifique ». La veille, jeudi 24, l’agence japonaise chargée de la pêche a annoncé le retour à Shimonoseki, un des principaux ports de pêche à la baleine, des navires ayant pris le large début décembre 2015. Partis chasser les cétacés dans l’Antarctique, sous le regard attristé des associations, les trois navire ont capturé 333 baleines de Minsk (ou petit rorqual) au cours de l’expédition.

Les raisons de cette pêche restent les mêmes, le Japon justifie ses campagne par des arguments scientifiques, mais le pays du soleil levant n’a jamais caché le fait que la viande finissait ensuite dans les assiettes. La Cour internationale de Justice, saisi par l’Australie, avait contraint le Japon à renoncer à sa campagne 2014-2015, jugeant que l’activité était détournée à des fins commerciales. Depuis, le Japon a revu sa copie et a soumis un nouveau programme de pêche à la Commission baleinière internationale (CBI). Celui-ci prévoit de capturer 3996 baleines sur 12 ans, soit environ 333 baleines par saison, contre 900 dans le cadre du précédent programme condamné. Tokyo juge ce niveau de capture « nécessaire » pour collecter des informations sur l’âge de la population baleinière, des données dont le Japon prétend en avoir besoin pour définir un plafond de captures permettant de ne pas menacer la survie de l’espèce. En d’autre terme, évaluer l’âge de la population de baleines et surtout, permettre la survie de l’espèce par le massacre de celle-ci. Une logique implacable.

La Sea Shepherd a de son côté vivement critiqué la passivité des gouvernements australiens et néo-zélandais. « La majorité des Australiens souhaitaient que leur gouvernement envoie un navire empêcher le massacre. Il ne l’a pas fait », a déclaré Jeff Hensen, directeur général de la Sea Shepherd Australie. « Les gouvernements responsables de la protection de ces créatures magnifiques ont laissé faire, en ayant pleinement conscience qu’un crime fédéral et un crime international étaient commis », a-t-il poursuivi. « Cette absence de réponse des autorités est, au vu de la décision de la CIJ, une honte ».

Fiche sur la baleine de Minke et évolution des prises japonaises de baleines dans l'Antarctique de 2006 à 2016 ©AFP

Fiche sur la baleine de Minke et évolution des prises japonaises de baleines dans l’Antarctique de 2006 à 2016 ©AFP