© AFP/ Marc Le Chélard
Souvent oubliée dans les conférences climatiques, la cause de l’océan est depuis la Cop 21 remise sur le devant de la scène. L’Océan sera même au coeur des discussions lors de la prochaine Cop 22. Une nouvelle opportunité pour les pays insulaires de faire entendre leur voix.
La Ministre de l’Environnement et la présidente de la COP 21 Ségolène Royal a organisé un séminaire sur l’Océan en amont de la cérémonie de la signature de l’Accord de Paris le 21 avril dernier. Absente jusqu’à la récente COP 21 en novembre dernier, la cause de l’océan a beaucoup avancé: 22 Etats ont signé une Déclaration Because the Ocean et se sont engagés à renforcer la résilience de l’Océan en conservant et exploitant de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable. « Jusqu’à récemment, l’eau et la mer intéressaient peu de monde bien qu’une grande partie de la population mondiale vit au bord des océans et de la mer », précise Luc Hardy le vice-président de Green Cross interrogé par Outremers 360. Il se félicite aujourd’hui que la thématique de l’océan fasse l’objet d’une attention particulière. « Depuis la COP 21, les océans sont désormais sur la carte de la lutte contre le changement climatique. En réalité, il faut se dire que de la Terre est une île entourée d’océans. Il n’y a plus de continents et des états insulaires. Nous sommes tous des îliens », poursuit Luc Hardy. L’océan joue un rôle crucial dans la régulation du climat. Il confine 93 % de la chaleur, produit la moitié de l’oxygène respiré par chaque être humain et absorbe également 25% du CO2 émis par les activités humaines.
20 COP ont eu lieu sans aborder le rôle de l’océan dans le changement climatique. D’où ma volonté d’en faire un enjeu majeur de la COP21 @UN
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 21 avril 2016
Mais aujourd’hui, l’océan subit de plus en plus de pression du fait des effets du réchauffement climatique. L’élévation constante du niveau de la mer met en péril des millions de personnes qui risquent d’être déplacées, particulièrement dans les basses terres et les petits États insulaires. Le Premier Ministre de Tuvalu Enele Sosene Sopoaga a insisté, vendredi, sur l’urgence de répondre à la détresse de ces personnes. Et pour cause, Les îles du Pacifique abritent environ 10 millions d’habitants dont 4 millions vivent dans des atolls (îles coralliennes basses avec une bande de terres étroites) ne dépassant pas 3 mètres d’altitude et sont les premières victimes de la lente montée des eaux. Dans nos outre-mer, la Polynésie française, qui comprend 84 atolls sur ses 118 îles, n’échappe évidemment pas à la montée progressive des eaux dont l’impact doit être particulièrement anticipé dans deux de ses cinq archipels, les Gambier et les Tuamotu, où les atolls ne s’élèvent souvent qu’à 1 ou 2 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Ségolène Royal ouvre le séminaire de haut niveau « The Ocean, a solution for climate change » à l’ONU #AccordDeParis pic.twitter.com/B1GBhaR7GB
— COP21 – Paris 2015 (@COP21) 21 avril 2016
Plusieurs actions en faveur de l’océan lors de la COP 22
C’est dans ce contexte que la Présidente de la COP 21 a développé quelques pistes pour mettre en avant la cause de l’océan. Parmi celles-ci, on retrouve un événement particulier consacré à l’océan lors de la COP22, avec le plan pour la reconquête de la Mer Méditerranée lancé à la conférence nationale, en accord avec le gouvernement du Maroc. De plus, une initiative dédiée au devenir des petites îles et après la proposition de la présidente l’île Maurice Ameenah Gurib-Fakim de développer un «agenda de l’action océan Paris-Maurice-Marrakech ». Ségolène Royal a aussi émis l’idée de mettre en place des aires marines protégées les plus vastes possibles. Les mangroves et les récifs coralliens font l’objet de plans spécifiques. D’ici un an, en juin 2017, se tiendra à Fidji une conférence des Nations unies de haut niveau sur les océans et les côtes consacrée à la mise en œuvre de l’objectif 14 de l’Objectif du Développement durable. L’accent a été mis également sur le développement des énergies renouvelables marines. »Nous devons poursuivre sans cesse nos efforts en matière de développement des connaissances sur les océan/climat et donc promouvoir une politique internationale adaptée pour la recherche scientifique et technologique« , a souligné Ségolène Royal. Objectif: mettre en œuvre des efforts constants en matière de lutte contre la pollution, de lutte contre la surpêche, de législations adaptées vis à vis de l’exploitation des grands fonds et enfin de contrôle des émissions des GES et d’adaptation à la remontée du niveau de la mer. En conclusion, Ségolène Royal a rappelé que l’océan est notre histoire et notre « trait d’union » à tous et ceci implique un énorme effort de solidarité avec, à trouver, une véritable « conscience humanitaire planétaire ».