Levée des contrôles aux frontières entre Saint-Martin et Sint-Maarten

Levée des contrôles aux frontières entre Saint-Martin et Sint-Maarten

Suite à des rassemblements et manifestations à l’initiative du collectif Le Pélican Saint-Martin, la préfecture de Saint-Barthélemy et Saint-Martin a décidé la levée des contrôles aux frontières ce mercredi 16 septembre, fermées en raison de la crise sanitaire.

Victoire pour le collectif Le Pélican Saint-Martin, à l’issue d’un rassemblement à la frontière entre Saint-Martin et Sint-Maarten dans le secteur de Bellevue. La manifestation organisée à l’appel du collectif hier appelait au rassemblement des artisans, commerçants, transporteurs, et Saint-Martinois pour une opération escargot, ville morte, et regroupement à la frontière.

À l’issue, et au regard des risques de troubles à l’ordre public, la préfecture a décidé la levée des contrôles aux frontières, justifiant cette décision : « S’il est avéré que la régulation des flux de population entre les deux parties de l’île a contribué à réduire sensiblement la circulation du virus, les risques de troubles à l’ordre public dans une période de crise de sanitaire ne sont pas acceptables ni pour la population, ni pour les forces de l’ordre fortement sollicitées depuis des mois ».

Victor Paines, membre du collectif Le Pélican Saint-Martin, s’est félicité de la réussite de l’opération : « C’est une grande victoire pour la population, vous avez vu ce matin l’unité de la population (…) pour défendre le fait que ces mesures faisaient souffrir l’économie de Saint-Martin, faisait souffrir socialement Saint-Martin, faisait souffrir les familles saint-martinoises et on en avait marre. On a demandé à ce que cela soit arrêté, et nous avons obtenu l’arrêt des contrôles ».

Sylvie Feucher, préfète des Îles du Nord, s’est exprimé à l’issue de la décision : « Aller vers de la violence pour gérer une crise sanitaire n’a pas de sens (…). Cette fermeture de la frontière, a été décidée suite à des débats professionnels avec l’ARS, on avait des éléments pour le faire. Mais je ne vais pas, dans le cadre d’une crise sanitaire, avoir des troubles à l’ordre public et mettre en danger la vie des gens (…). J’espère que dans trois semaines, un mois, on ne sera pas en train de compter les malades et les décès ».

Alors que l’Agence Régionale de Santé a dressé un bilan inquiétant de la circulation du virus, pointant du doigt la capacité hospitalière proche de la saturation, avec 18 lits occupés sur 23 en unité Covid à l’hôpital Louis Constant Fleming, le collectif Le Pélican est resté sourd à ces données, mais s’est engagé à la mise en place d’éducation populaire sanitaire dans les quartiers afin de renforcer la mise en pratique des gestes barrières, et inciter à la responsabilité de chacun.

En conséquence, conformément aux annonces de lundi en conférence de presse, la préfecture de Guadeloupe étudie la limitation des flux aériens vers Grand Case. Une diminution du nombre de vols et le conditionnement des déplacements à des motifs impérieux est envisagé.

Par Damien Chaillot