Guyane : Poursuite de l’essai Covisal, pour une détection par test salivaire et antigénique

Guyane : Poursuite de l’essai Covisal, pour une détection par test salivaire et antigénique

Promu par le Centre Hospitalier de Cayenne (CHC), l’essai covisal a retenu l’attention de la Haute Autorité de Santé (HAS) la semaine dernière, notamment en faveur des détections du Covid-19 par test salivaire. Cet essai se poursuivra jusqu’au 22 octobre et fera l’objet d’une publication dans une revue scientifique a indiqué l’ARS. Le laboratoire du CHC poursuit son étude, et se tient prêt à l’officialisation des tests.

Les premiers résultats de l’étude ont convaincu la HAS, qui préconisait l’orientation de ces tests salivaires pour les personnes où la détection par voie nasopharyngé pouvait présenter des difficultés, comme les enfants, personnes âgées, en cas de contre-indication médicale ou encore pour les personnes présentant des troubles psychiatriques. Malgré une faible détection des cas par voie salivaire pour les patients asymptomatiques (moins de 25% de détection), la HAS a reconnu la fiabilité des tests salivaires dans les cas symptomatique, avec 75% de détection conforme.

« Même si les tests sont validés avec des indications, les objectifs ne sont pas tout à fait atteints. Nous avons réalisé mille inclusions pour deux cents positifs. Nous souhaitons arriver à mille deux cents », explique le Professeur Magalie Demar, responsable du laboratoire du CHC.

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Axant la mise en place des tests salivaires, après recommandation de la HAS, sur « les patients symptomatiques non hospitalisés, jusqu’à sept jours après apparition des symptômes, avec une orientation de préférence sur les patients pour lesquels le prélèvement nasopharyngé est difficilement ou pas réalisable », il reste pour l’instant, et au moins jusqu’au 22 octobre, accompagné du test nasopharyngé classique, afin de réaliser une étude comparative complète.

La méthode antigénique

Les tests antigéniques quant à eux restent nasopharyngés, mais diffèrent dans l’analyse post-prélèvement. Celle-ci se focalise non pas sur l’Acide Ribonucléique (ARN), un acide nucléique présent chez quasiment tous les êtres vivants, mais plutôt sur les antigènes, qui sont des protéines produites par le virus. L’avantage non négligeable de cette méthode est l’obtention d’un résultat entre 15 à 30 minutes, visibles sur une bandelette semblable aux tests urinaires ou de grossesse. Ce test permet une bonne complémentarité avec les tests salivaires, en ciblant cette fois-ci les cas asymptomatiques. Actuellement, un marché a été passé par l’État pour environ 5 millions de tests. La Guyane pourra en acquérir 65.600.

Cependant, avant de valider cette commande, le Pr Demar souhaite tester le modèle de détection in-situ : « Il est souhaitable de le valider en local, car on peut avoir une souche différente. Nous avons besoin de connaître les performances de ce test, afin de savoir à quel public l’adresser (…). Le TDR peut avoir sa place sur le terrain, sur des investigations où on n’a pas la logistique pour mettre en place des automates ». Cette validation doit permettre ensuite un déploiement rapide de ces tests en Guyane.

Par Damien Chaillot