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L’infectiologue Karine Lacombe, qui mène un essai thérapeutique consistant à injecter à des patients souffrant du Covid-19 le plasma de patients guéris, ne se rend finalement pas en Guyane, où une partie de la population et des élus sont vent debout contre son essai, a-t-elle indiqué jeudi à l’AFP.
« Je ne pars pas en Guyane ce jour. Je pense qu’ils se sont sentis dépossédés de quelque chose, j’espère que chacun retrouvera la raison », a expliqué la cheffe du service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP).
La professeure avait annoncé jeudi dernier lors d’une audition à l’Assemblée nationale que cet essai thérapeutique, lancé depuis le 7 avril par l’Établissement français du sang (EFS), l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l’Inserm, déjà en cours en métropole, allait être étendu à la Guyane et à Mayotte, où le Covid-19 circulent activement. Elle devait se rendre en Guyane ce jeudi. Mais cette initiative a suscité de vives oppositions sur place où certains ont dit refuser d’être « des cobayes ». Le président de la collectivité territoriale, Rodolphe Alexandre, et les deux sénateurs LREM du territoire ont indiqué qu’elle n’était « pas la bienvenue ».
Le député LREM Lenaïck Adam a dit « comprendre la peur de (ses) compatriotes », mais a déploré un manque de communication sur le sujet. Après avoir rencontré la Pr Karine Lacombe, mercredi, il a expliqué lui avoir conseillé de ne pas se rendre en Guyane, « compte tenu de la tension » sur place. Mercredi, plusieurs professeurs de médecine de l’hôpital de Cayenne ont tenu une conférence de presse pour rappeler l’importance de la recherche pour la médecine en générale et contre le coronavirus.
Avec AFP.
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