Confinement ciblé et fermeture des bars et restaurants : En « situation préoccupante », la Guyane renforce les restrictions

Confinement ciblé et fermeture des bars et restaurants : En « situation préoccupante », la Guyane renforce les restrictions

©Capture JT TF1

La préfecture de Guyane a encore renforcé, cette fin de semaine, les mesures de restriction pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, en décidant la fermeture des bars et restaurants sur tout le territoire, un confinement ciblé d’une vingtaine de nouveaux quartiers fortement touchés, et le durcissement du couvre-feu.

Le pont de Saint-Georges de l’Oyapock, qui relie la Guyane au Brésil, est par ailleurs désormais « complètement fermé dans le sens Brésil-France. Le franchissement de la frontière vers la Guyane est ainsi complètement interdit », a précisé la préfecture dans un communiqué. La « situation préoccupante » de la Guyane est intimement liée à son environnement régional, alors que le continent sud-américain est l’actuel épicentre de l’épidémie de Covid-19. Le Brésil voisin de la Guyane enregistre près d’1,3 millions de cas confirmés et 55 961 morts.

Dans le département français, une vingtaine de quartiers – à Cayenne, Kourou, Macouria, Matoury, Montsinéry, Rémire-Montjoly, Saint-Laurent du Maroni – vont faire l’objet d’un « confinement total » ciblé. Ce type de confinement, déjà déployé notamment à Saint-Georges de l’Oyapock et Camopi, à la frontière brésilienne, et dans un quartier de Rémire-Monjoly, près de Cayenne, « a permis de démontrer son efficacité pour faire baisser fortement le nombre de personnes touchées par le Covid-19 », explique la préfecture.

Pour une vingtaine de communes, dont Cayenne et Kourou, le couvre-feu est renforcé et s’étend désormais en semaine de 17 heures à 5 heures, et le week-end du samedi 13 heures au lundi 5 heures. Pour sept autres communes de l’ouest de la Guyane, le couvre-feu est étendu en semaine de 17 heures à 5 heures et le week-end du samedi 17 heures au lundi 5 heures. La préfecture durcit également les contrôles aux points routiers d’Iracoubo et de Régina, qui « ne pourront être franchis que sur présentation de justificatifs et non plus sur la simple présentation d’une attestation ».

Ces mesures répondent aux demandes de la ministre des outre-mer, Annick Girardin, en déplacement mardi et mercredi dans le territoire de 300 000 habitants, qui reste sous état d’urgence sanitaire jusqu’à la fin octobre et où le pic de l’épidémie est prévu pour « la mi-juillet ». La ministre a émis des réserves à ce stade sur un reconfinement total de la Guyane mais n’exclut pas d’y recourir si l’épidémie continue d’accélérer. De son côté, l’Armée a envoyé un A400M ce vendredi pour permettre les évacuations sanitaires vers les hôpitaux de la région, notamment en Guadeloupe et en Martinique, où l’épidémie a reculé depuis la fin avril.

La Guyane comptait vendredi 3 270 cas confirmés (+ 237 en vingt-quatre heures), 111 hospitalisations (+ 8), 21 patients en réanimation (+ 4) et 11 décès (+ 1). La situation y est « préoccupante », a commenté Santé publique France, et « la circulation virale du SARS-CoV-2 continue de s’intensifier sur l’ensemble du territoire ». Le nombre de cas rapporté au nombre d’habitants a explosé avec 308 cas pour 100 000 habitants contre 88 une semaine auparavant. Il en va de même pour le pourcentage des tests de détection positifs (27 % contre 22 % une semaine plus tôt) et pour les taux d’hospitalisation, notamment en réanimation, ce qui crée des « tensions sur l’offre de soins », écrit Santé publique France.

POINT EPIDEMIO 2020_06_26

Avec AFP.