Mikaa Mered, Professeur d’économie et de géopolitique des mondes polaires, est intervenu au colloque « Les mers, nouveaux territoires à vivre pour les Outre-mer » qui a eu lieu ce mercredi 7 février au CNES. Pour Mikaa Mered, la notion d’exploration doit être revalorisée : « Ce n’est pas juste l’activité, du tourisme ou du prestige. L’exploration c’est une valeur ».

Intervenant sur la question : Outre-mer et les pôles, sur toutes ses facettes, Mikaa Mered a « voulu mettre l’emphase sur la notion d’exploration ». « On dit souvent que les Outre-mer sont des territoires qui font rayonner la France dans le monde. Sauf que le dire, c’est bien, mais il faut aussi développer les projets, les technologies, les envies et l’image qui va avec et qui permet de rassembler les énergies pour le faire », explique le jeune Professeur. « En se focalisant sur Saint-Pierre et Miquelon pour ce qui est des questions nordiques, et sur les TAAF pour ce qui concerne les questions méridionales, (…) il faut, à travers les Outre-mer, revaloriser la valeur exploration ». « Pour moi, l’exploration, ce n’est pas juste l’activité, du tourisme ou du prestige. L’exploration c’est une valeur. Aujourd’hui, les pays qui arrivent à développer des économies florissantes sont des pays qui sont valeureux dans leur exploration, de territoires marins ou spatiaux bien évidemment, mais aussi l’exploration technologique et scientifique », défend-il. « Cette notion d’exploration est tellement multifacettes qu’en réalité, n’importe quel innovateur ou start-upper peut s’y référer. Il faut aussi mettre cette notion d’exploration en face des conflits d’usages ».

Mikaa Mered, lors de ce colloque, est aussi revenu « sur le cas spécifique de Kerguelen », île des TAAF. « Elle fait face aujourd’hui à une pression inattendue venant d’acteurs argentins qui sont intéressés par le développement d’un Hub logistique sur l’île dans le but d’avoir un port intermédiaire vers le hub de Perth sur la façade ouest de l’Australie », révèle-t-il. « Ce cas est emblématique du fait que la géopolitique et la géo-économie de la zone Antarctique et des océans austraux est absolument clé pour comprendre le développement écologique et le développement d’exploration technique, géographique ou biologique ».