Annick Girardin souhaite « un dispositif fiscal adapté aux spécificités des ports ultramarins »

Annick Girardin souhaite « un dispositif fiscal adapté aux spécificités des ports ultramarins »

©Outremers360

Organisé par Dominique Martin-Ferrari, Directrice du Think Tank Métamorphose Outremers, le colloque « Les mers, nouveaux territoires à vivre pour les Outre-mer » s’est déroulé ce mercredi 7 février au siège du CNES à Paris. Dans son discours d’ouverture, la Ministre des Outre-mer Annick Girardin a notamment annoncé le souhait du gouvernement de « mettre en place un  dispositif fiscal adapté aux spécificités des ports ultramarins » et plaide pour l’expérimentation de « sections maritimes » dans les lycées ultramarins.

« Le CNES n’est pas seulement le maitre de l’espace et le lanceur de satellite, mais c’est celui qui nous permet de sonder les abymes, les profondeurs des océans, qui fait le grand écart entre l’espace et nos réalités terrestres », a d’abord déclaré Luc Laventure, qui-préside le Think Tank Métamorphose Outremers. Dans la foulée, c’est la Ministre des Outre-mer, Annick Girardin, qui a pris la parole lors de ce colloque dédié aux mers et aux Outre-mer. « Les français ignorent que la France est un géant des mers », a-t-elle reconnu, « mais je crois qu’aujourd’hui, les conditions sont réunies pour que notre pays redevienne l’acteur majeur des mers qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être ». Pour se faire, Annick Girardin a fait part de plusieurs pistes.

Le colloque "Les mers, nouveaux territoires à vivre pour les Outre-mer" a été organisé par le think Tank "Métamorphose Outre-mer" ©Outremers360

Le colloque « Les mers, nouveaux territoires à vivre pour les Outre-mer » a été organisé par le think Tank « Métamorphose Outre-mer » ©Outremers360

« La question portuaire tout d’abord. La France souhaite mettre en place un dispositif fiscal adapté aux spécificités des ports ultramarins », a-t-elle indiqué, rappelant que les « Port-Réunion, Pointe-à-Pitre, Fort-de-France et Nouméa se classent parmi les 10  premiers ports français en termes de trafic de conteneurs ». « L’enjeu est bien de faire des ports outre-mer des hubs régionaux pour permettre à la France de rayonner dans le transport maritime : Nouméa est déjà la deuxième plateforme de transbordement de l’Océanie, La Réunion est bien placée pour être le hub régional dans l’océan Indien et les Antilles françaises aspirent à devenir le hub des Caraïbes sud », poursuit-elle.

7 nouveaux patrouilleurs dans les Outre-mer

« Sur l’aquaculture, le potentiel en outre-mer est immense : les investisseurs  étrangers, notamment chinois dans les collectivités du Pacifique, l’ont bien compris », constate la Ministre. « La perliculture et la crevette bleue, filières aquacoles emblématiques du pacifique, peuvent servir d’exemples dans les autres outre-mer. Le CIMER (Comité interministériel de la mer) a acté la mise en place d’un fonds de garantie et un fonds de mutualisation pour la couverture des risques en aquaculture. Ces fonds seront mobilisables dans les DOM et les COM ». Concernant la lutte contre la pêche illégale, « le CIMER a acté l’expérimentation de drones pour surveiller la pêche illégale, véritable fléau notamment dans le Pacifique et en Guyane ». Annick Girardin s’est également réjouie « de l’acquisition dans les prochaines années de 7 patrouilleurs pour les outre-mer ».

Une « section maritime » dans les lycées généraux

Pour la Ministre des Outre-mer, « cette politique maritime ambitieuse doit avoir pour but premier de créer de l’activité dans les outre-mer et d’offrir des perspectives à la jeunesse ». « Notre retard en la matière est significatif : sur les 11 lycées maritimes français, aucun ne se trouve en outre-mer », regrette-t-elle. « Pour sensibiliser les générations futures, j’ai souhaité que soient expérimentées des « sections maritimes » sur le modèle des « sections européennes » dans les lycées généraux ». Annick Girardin a aussi mis l’accent sur la « préservation des milieux » en assurant qu’ « une politique maritime ambitieuse ne peut qu’être durable ».

Dans son discours, le Président du CNES, Jean-Yves Le Gall a notamment annoncé la création d’un Observatoire spatial du climat « afin de standardiser les données climatiques spatiales et de faciliter leur utilisation par la communauté scientifique mondiale ». « Cet observatoire, qui va démocratiser l’usage des données spatiales, permettra de développer de nouveaux services adaptés aux contextes locaux, notamment ultramarins, en mettant en relation les besoins avec l’information environnementale et les capacités satellitaires avec les experts de l’usage de la donnée spatiale ». Le Président du CNES souhaite également « proposer des applications performantes pour les métiers de la santé, de l’aménagement et de l’environnement », à partir des « technologies spatiales ».