Transformation digitale: Les entreprises polynésiennes à l’heure du numérique

Transformation digitale: Les entreprises polynésiennes à l’heure du numérique

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En partenariat avec MotsDièse, le Medef de Polynésie française et l’Organisation des Professionnels de l’Économie Numérique (Open) ont publié un baromètre de la transformation digitale des entreprises polynésiennes. Premier enseignement de l’étude réalisée sur 148 entreprises: 55% des entreprises en Polynésie française sont présentes sur internet.

Réalisé par Alvea Consulting, le baromètre de la transformation digitale des entreprises de Polynésie indique entre autres, que « 55% des entreprises interrogées déclarent (…) être « présentes sur Internet » », contre 34% qui n’y sont pas et 11% qui l’envisagent. « Le résultat est proche des chiffres nationaux pour les TPE-PME qui sont plus de la moitié en 2016 à avoir franchi le pas du site web », précise l’étude. Néanmoins, cette présence se « limite (…) à des sites vitrines ou institutionnels dont la principale utilité est d’afficher sur le web les coordonnées de l’entreprise (95% des sites), et un formulaire de contact par email (88%) ». Côté sites de vente en ligne, 13% des entreprises polynésiennes déclarent en posséder.

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Facebook a la côte en Polynésie

Sur 277 000 habitants, la Polynésie compte 140 000 utilisateurs Facebook actifs. « Le géant des réseaux sociaux s’impose plus clairement encore comme le chouchou en ligne de la Polynésie », constate l’étude. Chez les entrepreneurs aussi, Facebook séduit. En effet, « 74% des personnes interrogées, dirigeants de société, disposent d’un compte Facebook à titre personnel. Et 63% des entreprises interrogées ont déjà créé leur page pro entreprise sur Facebook », indique-t-on. Pour les entreprises absentes des réseaux sociaux, « c’est principalement le « manque de temps » (36%) et le « manque de compétences en interne » (22%) qui constituent les freins à la communication digitale ». Les autres réseaux sociaux comme Instagram ou Twitter sont largement à la traîne. L’engouement pour Facebook peut s’expliquer par le mode de communication informel et direct mis en avant par le réseau social et apprécié en milieu insulaire.

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27% des entreprises en Polynésie envisagent la transformation digitale

« 48% des entreprises interrogées déclarent avoir déjà engagé leur transformation digitale, et 27% envisagent de le faire. Des chiffres qui atteignent respectivement 74% et 26% pour les plus grandes entreprises de plus de 50 salariés » et elle seraient également 90% à être motivées par le digital. « Manque de maîtrise et manque de compétences digitales en interne, lourdeur des investissements nécessaires, ces trois principaux freins à la transformation digitale n’empêchent pas les entreprises du fenua de considérer désormais le digital comme une opportunité et non une contrainte », d’autant que, « les entreprises ont bien compris l’évolution des usages de leurs clients : 75% estiment que les nouveaux usages ont modifié les comportements des consommateurs « fondamentalement » ou « largement » ». Autant dire que le digital en Polynésie a de beaux jours devant lui.

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Forte attente d’une « politique de développement digital » de la part des décideurs politiques

70% des entreprises interrogées attendent de l’Etat un « développement des filières diplômantes aux nouveaux métiers du digital ». Elles comptent également sur le gouvernement polynésien pour: « instituer une aide TPE/PME à la Transition Numérique pour les investissements dans les outils et équipements numériques; mettre en œuvre un plan stratégique de développement numérique pour développer les infrastructures, les services et les usages professionnels; créer un fonds d’aide à la formation et montée en compétences numériques pour les dirigeants non-salariés du commerce, de l’industrie et des services et légaliser la signature électronique en Polynésie française ». De la part de la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Services et des Métiers de Polynésie (CCISM), les entreprises attendent « la mise en œuvre d’un accompagnement plus poussé des dirigeants d’entreprise : programme de formation aux usages digitaux, accompagnement, ateliers et conférences avec des professionnels du secteur, création d’un espace dédié et mises à disposition de guides et tutoriels sur les outils digitaux ».

Le niveau de débit en ligne de mire

Enfin, 87% des entreprises polynésiennes veulent « accroître les niveaux de débit proposés » et 83% souhaitent la baisse des tarifs d’accès. 77% d’entres elles demandent l’accélération du déploiement de la fibre optique et 66% « l’optimisation des connexions Internet dans les archipels éloignés ». « L’opérateur public OPT ne peut définitivement plus arguer du manque d’appétence des entreprises pour justifier le bridage des débits de connexion proposés en Polynésie. Tout comme il ne peut plus faire l’économie de la mise en œuvre de réelles offres professionnelles très haut débit pour les entreprises polynésiennes », déclarent le Medef et l’Open dans leur étude. « Les entreprises du fenua sont dans les starting-blocks du développement digital, il est urgent que les pouvoirs publics et l’opérateur local se mobilisent pour installer la rampe de lancement », concluent-ils en soulignant les avancées réalisées dans le domaine à La Réunion: « Pour avoir su impulser cette dynamique depuis une dizaine d’années, une île comme La Réunion dispose désormais d’une filière numérique structurée et innovante, qui pèse 9% du PIB. Il est grand temps que le Pays engage sa propre révolution digitale ».

Baromètre de la Transformation digitale des entreprises en Polynésie

Méthodologie:

L’étude à été réalisée à la fois par mail, par téléphone « au cours des mois d’octobre et novembre afin d’optimiser le taux de réponse » et sur le terrain du 16 juin 2016 au 10 novembre 2016. Elle a été étendue sur un échantillon de 148 entreprises adhérentes au Medef polynésien. A noter que, selon l’Institut de la Statistique de Polynésie française (ISPF), on compte 25 810 entreprises en Polynésie en novembre 2016. 91% des 148 entreprises interrogées se situent dans la zone urbaine de Tahiti, île principale de la Polynésie française, qui s’étend de Paea à l’ouest à Mahina à l’est avec Papeete en son centre. Et sur ces 148 entreprises, 30% sont dans le secteur du Commerce, de la Distribution et de l’Immobilier.

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